Fils cadet du comte de Clersir, né durant un printemps radieux, Héliodore fut très tôt un enfant turbulent, qui a toujours été trop protégé par ses parents et sa grande soeur. N'étant pas enfant héritier, il a vécu de manière insouciante et sans préoccupation, loin de toutes les histoires de la Cour, dont la famille bien que noble faisait fort peu de cas, plutôt reclus sur les activités de leur comté que sur celles nationales. Il a grandi aux côtés d’Azachel Ethelwin, d’une famille égale et alliée, partageant mêmes maître d’arme et professeurs et devenant vites des amis inséparables. C’est durant cette période qu’ils vont se lier d’amitié avec Livia et Perséphone, même si le début de leur relation est catastrophique. Apparaissant rapidement doué dans les art de la guerre, il ne vole pas son statut de "terreur" : dissipé, désobéissant, il s'attire les foudres de beaucoup par son indiscipline.
Ce n'est qu'une passe, et il s'assagiera vite, apprenant la discipline dont il manquait cruellement. Il est promis à devenir l'époux de Perséphone, mais les deux jeunes gens, bien que ne réprouvant pas la décision de leurs parents, ne virent jamais plus que de l'amitié dans leur relation, plus encore quand Héliodore rencontre Delma, une jeune femme fougueuse dont il tomba éperdument amoureux. Celle dernière, déjà une farouche guerrière à son tendre âge, lui refuse toute avance tant qu'il ne l'aura pas défaite en duel. Ce fut après un nombre considérable de raclées qu'elle acceda enfin, vaincu bien qu'amusée à sa requête. Héliodore ne cessa de s'améliorer et ses prouesses martiales ne tardèrent pas à faire parler de lui, si bien qu'il finit par monter en grade, devenant proche de l'empereur, une protection rapprochée. Alors, lorsque les échos d'un complot visant à le renverser arrivent aux oreilles du garde, il n'aura de cesse à trouver les responsables derrière les fomentations. Quand enfin il les débusqua, il trouva parmi eux un visage connu, le frère de Delma. C'est sans état d'âme qu'il abattit sa lame malgré tout.
Héliodore avait accompli ce qu'il pensait être juste, et protégé les intérêts de l'empereur. S'il fut couvert de gloire par tous pour son entreprise, Delma en fut cependant horrifiée, et nourrit dès ce jour une haine vorace pour l'homme qu'elle avait aimé. Elle ne put se résoudre non plus à garder l'enfant qu'elle portait en elle, une vengeance amère mais nécessaire, et mit les voiles. La tournure des évènements donna à réfléchir au garde, qui, aveuglé par son devoir, en avait oublié d'être humain. Il ne profita pas de la gloire, et déclina les offres de l'empereur, les postes brillants, il n'en voulait plus. Il douta de la raison pour laquelle il levait encore son épée, des intérêts qu'il servait. S'il resta aux yeux de tous cette figure brave et héroique, il ne se considérait pas ainsi, et chercha à tous prix à se faire oublier, fuyant les projecteurs et se retranchant sur lui même. Il aspire à une vie posée et simple, loin des choix des grands hommes dont il souhaiterait ne plus faire partie.