Essentiel

Histoire

Son père était un homme très riche qui avait su séduire sa mère le temps d’une nuit. Même si leur relation ne les mènerait nulle part, elle voulait garder l’enfant. Morgiane n’était qu’une serveuse dans un restaurant, et rien dans la vie ne l’avait autant transcendé que cette courte romance. À la naissance d’Élise, elle devint son plus beau trésor. Être mère célibataire ne l’effrayait pas, et maintenant qu’elle avait un enfant, elle avait l’impression que ses journées étaient plus belles. L’univers d’Élise ne s’arrêtait que sur sa mère et son sourire. Jusqu’à ce qu’on la lui arrache.

Élise fut kidnappée par une organisation terroriste alors qu’elle n’avait que 3 ans. Elle était trop jeune pour comprendre la gravité de la situation, mais elle pleurait beaucoup parce qu’elle voulait revoir sa mère, comme tous les autres enfants. Ils étaient une vingtaine, et se fut par la violence qu’on leur fit comprendre d’être sage. Son cauchemar commença à cet instant.

Son éducation commença très tôt ; lire, écrire, les mathématiques, l’histoire, la géographie… mais également la comédie, l’art du combat et de la stratégie. Ses enfants devaient être les meilleurs élèves, bon dans tous les domaines en plus d’être des soldats surentraînés. Plus les années passèrent, plus leurs entraînements devenaient difficiles et sadiques. Beaucoup d’enfants périrent et la classe d’Élise diminuait de plus en plus, les survivants devenaient de véritables machines à tuer. Le dernier test de ce terrible entraînement consistait à faire s’entre-tuer les duos de camarades qui avaient surmonté les pires épreuves ensemble pour réduire l’effectif de moitié. Même si elle réussit ce test avec succès, Élise assassina son amie et elle en garda des séquelles terribles.

C’était devenue une des meilleures assassin de sa section sous le nom de code « Parme ». Toutes ses missions, même les plus dangereuses, étaient un franc succès. Seulement, en parallèle, elle développait des troubles psychiques compliqués. Crises d’angoisses, hallucinations auditives ou visuelles, elle était comme hantée par ces anciens camarades…

À l’aube de ses 16 ans, l’une des branches de l’organisation terroriste tomba en même temps que sa tête pensante. Certains c’était fait tuer, d’autres capturés, tandis que d’autres avaient réussir à s’enfuir. Élise fut capturée, et à cause de ses troubles, elle fut enfermée dans un hôpital psychiatrique et mise en quarantaine à cause de sa dangerosité. N’ayant plus aucun ordre à exécuter ni instructions à suivre, son état mental se dégrada très violemment et elle fit plusieurs tentatives de suicides. Elle trouva néanmoins un semblant de stabilité et de confiance en l’équipe médicale qui la suivait et qui essayait de l’aider. Mais ce n’était pas facile de s’occuper d’une jeune fille qui n’avait pas eu d’enfance, plus aucune famille et beaucoup trop de sang sur les mains. Jamais elle ne pourrait avoir une vie normale.

Grâce au soutien de l’une des infirmières, Élise pouvait sortir de sa quarantaine et de sa chambre, essayant de retrouver un début de vie sociale avec les autres patients de l’hôpital. Elle était malgré tout sous une grande surveillance et le personnel était prêt à se jeter sur elle dès le moindre signe de violence. Il n’y avait qu’une seule infirmière qui semblait lui accorder sa confiance, et c’était sûrement pour ne pas décevoir cette femme qu’Élise fit tout son possible pour faire des efforts.
Durant ces temps communs avec les autres patients, Elise fit la rencontre de Noctis. C’était un jeune homme légèrement perturbé, mais elle ne comprenait pas pourquoi il avait besoin d’être ici. Ce dernier semblait beaucoup s’intéressait à elle, et pour cause : il lui révéla être son demi-frère. Élise prit peur, pensant qu’il était bien plus fou qu’il n’y paraissait et préféra s’enfermer dans sa chambre pendant des jours entiers. Elle n’avait plus de famille depuis bien longtemps. Avait-elle eu un père ? Elle ne se souvenait même plus du visage de sa mère ! Noctis ne lui força pas la main et attendit patiemment qu’elle revienne vers lui pour tout lui expliquer en détails.

Ce n’était pas un mensonge. Même l’équipe médicale n’en revenait pas, mais Noctis avait plus d’une preuve, et le test sanguin était formel : ils étaient bel et bien demi-frère et demi-sœur, avec le père en commun. Cette nouvelle aida grandement le jeune homme à aller mieux et à le sortir de la psychiatrie, tandis qu’Élise n’en était que plus perturbée. Elle qui avait toujours cru ne plus avoir de famille, la voilà qui se retrouvait être la demi-sœur d’un des hommes les plus fortuné du pays.

À ses 21 ans, Noctis réussi à faire des pieds et des mains pour la faire sortir de cet hôpital. Elle vivait avec lui désormais, puisqu’ils n’avaient plus de parents.
En secret, Élise fit des recherches sur sa mère. Puisqu’elle était désormais libre et n’avait plus aucune obligation, elle mourrait d’envie de savoir ce qu’était devenue cette femme. Elle la retrouva sans mal, découvrant une femme qui avait refait sa vie avec un homme. Il était modeste mais très gentil, il avait une fille dont Morgiane l’avait adoptée comme la sienne. C’était une petite famille très heureuse, et quand Élise revit le merveilleux sourire de sa mère, elle décida de rester dans l’ombre. Elle préférait rester une petite fille morte aux yeux de sa mère, plutôt que de revenir vers elle, des années plus tard, lui avouant qu’elle était devenue l’une des assassins les plus terrifiantes de son époque.

Elle retourna auprès de Noctis, se laissant convaincre qu’elle n’avait réellement plus que lui, aimant bien l’idée d’avoir enfin une véritable famille qui l’acceptait pour ce qu’elle était, même s’il ne s’agissait que d’un seul demi-frère, c’était mieux que rien. Peut-être que grâce à lui, elle arrivait à trouver une stabilité et paraître normale. Mais c’était sans compter sur le fait que Noctis était plein de haine et désirait se venger. Doucement, Élise se retrouva à nouveau dans un milieu qu’elle ne connaissait que trop bien ; les complots, les meurtres. La voilà qui reprenait son statut d’assassin, mais au lieu de travailler pour un groupe de terroriste, elle travaillait pour son frère.