"Ces gens sont peut-être parfaitement imparfaits, mais ce sont les seuls qui n’ont jamais levé la main sur moi, alors un peu de respect."

Hey petit chat

L’histoire de Kitty, né Valor, commencé dans la cité portuaire de Lapis, où la chatte d’une noble famille mit bas un jour une portée de magnifique chaton à poil longs. Parmi eux un petit peureux nommé Valor, dont la beauté et les couleurs déterminèrent rapidement son avenir : il serait un magnifique sujet d’exposition, l’emblème de la maison, bref le petit chouchou de la famille ! Ainsi débutèrent de belles années d’opulences pour le minou, qui était comme un pacha en cette demeure à la frontière du royaume.

Malheureusement, l’opulence cessa un beau jour, aussi soudainement que le bruit du canon qui détruisit la porte d’entrée. C’était la guerre. L’odeur du sang, le bruit, l’orage battant… les félins prirent la poudre d’escampette. Ce que Valor appelle « l’orage » cessa aussi soudainement que ça avait commencé, et le chat, tout comme ses frères et sœurs, se retrouva à la rue, obligé d’apprendre sur le tard à se débrouiller seul. Malheureusement dans ces terres ravagées par la guerre, peu de proies pour nourrir la petite horde, et elle prit alors la route pour trouver un territoire plus amical… toute la horde sauf Valor. Où étaient leurs humains ? Où était leur maison ? Où était le village en fait ! Lui seul semblait se soucier de tout ça, de ceux qui les avaient aimés si fort… et il prit la décision de rester, d’attendre. Iels allaient revenir, il en était certain !!

Oupsi, ça c’est une belle erreur…

Les jours s’étiraient lentement, devenaient des semaines, des mois, une années et puis une autre. Doucement, les ruines avaient laissé place à un nouveau petit village, mais les gens ne se souciaient plus d’un chat errant au poil long et collé. Il n’y avait qu’un jeune garçon pour venir jusqu’aux ruines du manoir apporter à manger au chat, le brosser, lui porter un peu d’amour. Les autres au le chassaient, lui jeter des pierres. Un jour, une vieille femme à la bouche édentée tenta même de le dévorer, lui laissant une belle trace sur la croupe ! Terrorisé, malmené, le bel animal devint craintif, peureux, prudent.

Valor ne se souvient pas très bien de ce jour précis. Juste, il y avait encore de l’orage, un violent, et les murs chancelants du manoir tremblaient comme s’ils allaient s’effondrer… et c’était le cas. La bâtisse ne tenait plus, elle vivait ses derniers instants, et, résignait, le chat se préparait à s’endormir définitivement dans ces murs qui l’avaient vu naître. C’était sans compter sur l’apprenti héros, qui surgit parmi la tempête pour venir lui porter secours. Il n’y avait que du bon dans cet humain, et Valor se promit que s’il s’en sortait, il lui dédierait le reste de sa vie. Ils ne s’ne sortirent pas. Ou plutôt, alors que les poutres s’effondraient sur eux, une forte lumière jailli devant eux et envahit brusquement le chat, qui se senti gonfler d’une force et d’une chaleur nouvelle.

« Oh par notre maître, ne me dit pas que tu t’es trompé de cible ?!! » « Mais non, le garçon, c’est bien ce qu’on avait dit ? » « Oui, mais regarde, la chat, tu as touché le chat !! » Ce furent les premières paroles qu’entendit clairement Valor, alors qu’il ouvrait les yeux péniblement. Le ciel était redevenu bleu, éclatant même, et il se sentait… particulièrement différent. Devant lui, deux entités étranges, inhumaine, le fixaient et il capta simplement un « Oh la boulette ! » avant qu’elles ne se volatilisent. Les villageois, inquiet de voir la bâptisse effondrée, s’approchaient lentement et soudain un homme, voyant Valor dans les décombres, poussa un cri. Un cri d’horreur.

Maison ?

Il semblerait qu’à cause d’un incident mystique, le chat ait été « élu » à la place du garçon censé devenir le héros sauveur, c’est, du moins, la théorie avançait par le clerc qui l’avait recueilli quand le chat eu suffisamment appris pour communiquer avec lui. Et dans tout cet emportement magique, son corps et celui de l’humain c’était retrouvé mêlé d’une façon bien étrange et peu conventionnelle. Valor dû tout apprendre du monde et des conventions des humains, de leur façon d’être, leurs fonctionnements, leurs habitudes. La notion du temps lui était compliqué, son corps lui était compliqué, ses pensées étaient très complexes aussi maintenant, et les ombres qu’ils percevaient sans s’en soucier félin, qu’il entendait et voyait maintenant de façon bien différente. Ce monde lui faisait peur, très peur, et il était encore plus violent et agressif. Pourtant leurs terres avaient toujours étaient peuplé d’hommanimaux, d’entités diverses et plus ou moins bestiales, alors pourquoi lui posait problèmes ? C’était peut-être ses yeux, qu’on accusa de jeter de mauvais sorts, ou bien alors sa peau grisée qui faisait qu’on le traitait de presque mort ? Ses multiples queues qui lui valurent d’être nommé démon ? Ou sa croissance ? La façon dont le temps semblait lui ruisseler dessus ? Impossible pour lui de savoir, mais quand le clerc mourut, le chat vit toute la haine qu’on avait accumulé envers lui se déferler d’un coup, et privé de protection, privé de foyer, il prit la fuite.

Son errance fut longue, pleine de colère, pleine de conflits, « d’orage », de boue… des odeurs viciées, horribles… mais aussi des fêtes, des joyeusetés, des gens bienveillants comme celui qui l’avait recueilli. Tous les gens n’étaient pas les mêmes, il l’apprit rapidement… mais beaucoup de gens ne sont pas bienveillants pour autant, et lui était trop naïf, trop peu éduqué, trop peureux… Il apprit plusieurs petits boulots, des choses simples. Il apprit à cacher ses queues, à se faire discret. Il apprit à ses dépends, et ceux des voleurs, que les grlots autour de son cou contenaient une grande et dangereuse puissance, quelque chose de maléfique. Beaucoup de leçons de vie, beaucoup de déceptions… puis il y eut le palais.

Arrivée au royaume de Rubis avec une caravane de marchands pour laquelle il travaillait, le félin entendit qu’on recherchait de l’aide au palais : du ménage, nourrit et logé sur place. Malgré toutes les horreurs qu’il avait entendues, le félin se risqua à se présenter appâter à l’idée d’un foyer. Quelle ne fut pas sa surprise d’être presque immédiatement alpagué par un « Enfin un camarade félin ! » et saisi par celui qui se révélera être le général même de l’Impératrice, qui visiblement l’avait confondu avec des renforts censés arriver prochainement. Valor ne chercha même pas à jouer le jeu, répétant qu’on se trompait sur son compte, et son incapacité à seulement supporter les cris d’un prisonnier torturé confirma bien vite la méprise. Pourtant, alors qu’il s’attendait à être chassé voir puni, Valor se vit simplement confier le ménage qu’il était venu faire et, peu à peu, se hissa au rang de familier. Il semblerait que son caractère calme et sa docilité plaisent ici, ou du moins l’aide à se faire doucement un nid. En tout cas, il n’a jamais eu de reproches, on ne l’a jamais roué de coup et les pierres semblent bien fichés au sol, puis qu’elles n’atterrissent plus, mystérieusement, contre son crâne. Avec enfin le sentiment de trouver sa place, Valor, rebaptisé Kitty par la totalité du palais et de la populace, fait de son mieux pour protéger sa nouvelle maîtresse et se rendre utile. Quitte à devoir porter de lourdes robes à froufrou à l’heure du thé juste pour la rendre heureuse…