Fille unique d’une famille aisée, elle avait grandi dans le luxe sans trop se poser de questions. Évidemment ses parents n’étaient pas fous et lui avaient inculqué la valeur des choses, que rien n’était gratuit dans ce bas-monde, ni même facile ; pour obtenir quelque chose, il fallait s’en donner les moyens. Dorothy était une petite fille turbulente, mais sans aucune malice ou méchanceté. Elle n’était pas sotte et aimait bien étudier. Comme c’était une petite rigolote, elle avait toujours des idées farfelues pour jouer et se faisait si facilement des amis. Sa primaire et son collège se passèrent très bien mais son entrée en lycée changea radicalement. Elle découvrit qu’elle avait la leucémie, un cancer du sang.
Sa santé se dégrada très rapidement, et elle fit beaucoup de séjour à l’hôpital. À cause de la chimiothérapie, elle perdit ses beaux cheveux. Elle qui débordait de joie et de vie n’osait même plus se regarder dans le miroir. Mais elle ne baissa pas les bras et suivit tous les traitements possibles pour guérir. Elle était soutenue par ses parents, qui l’envoyaient toujours dans les hôpitaux les plus réputés, puis aussi par ses amis qui l’appelaient très souvent ou lui rendaient directement visite. Sa lutte était pénible. Marcher était devenu une activité trop épuisante, elle ne ressentait plus le plaisir de manger, parce qu’elle avait fini par en perdre le goût. Tout lui semblait terne et la fin de son combat si loin.
Malheureusement, même si les leucémies étaient le cancer le mieux soigné, elle fit parti des pourcentages d’adolescents à ne pas en survivre.
Elle atterrit à Anobaith en pensant naïvement qu’il s’agissait d’un rêve morbide. Malgré l’ambiance malsaine, le fait de sentir à nouveau son corps, d’avoir retrouvé ses cheveux et sa forme, lui donnait la sensation de revivre. Par chance, elle tomba très rapidement sur un groupe d’humain qui la ramena dans la cité humaine. Ce fut là-bas qu’elle découvrit toute la vérité : qu’elle était bel et bien morte, et que ceci n’était pas un rêve mais sa nouvelle réalité. Elle l’accepta avec beaucoup de facilité, parce qu’elle ne se rendait pas compte du danger.
Dorothy resta dans la cité humaine pendant un bon moment, se découvrant une vraie passion pour la mécanique et construisant toujours plus d’objets farfelues. Il lui arrivait parfois de sortir avec quelques groupes pour vagabonder dans la forêt, mais elle restait une fille plutôt solitaire. Ce fut lorsqu’elle fit la rencontre d’un monstre qui ne voulait pas la dévorer que son avis changea radicalement. Eux qui avaient toujours été dépeint comme l’ennemi numéro un de l’humanité, elle se rendait compte qu’ils avaient encore des sentiments et des valeurs au fond de leur cœur. Elle avait envie de sauver les nouveau-nés, sans pour autant massacrer tous les monstres. Il y avait sûrement un compromis à faire entre les deux camps, non ?
Ainsi, Dorothy prit la grande décision de faire partie intégrante d’un nouveau petit groupe qui cherchait à recruter. Les valeurs de son leader semblait lui plaire, elle pourrait sûrement faire part de ses idées !