Histoire

Née aux abords de la Tour de Këya-Thul, celle où sont concentrées les légendes et les récits de tous les continents, Sherin montre déjà très jeune son intérêt pour l’histoire et pour le monde qui l’entoure. Ses parents n’étant pas très présent car sont historiens : son père est un voyant, il lit le passé et l’avenir dans les rêves et sa mère est sculptrice et grave et restaure sur les murs des Tours les éléments passés qui ont marqué l’histoire du monde. Enfant unique, ses principaux amis sont en fait ses professeurs qui, bien que très patient, ne parviennent à suivre tous les questionnements de la jeune falpe. Ils réussissent plus ou moins à s’en débarasser en lui annonçant généralement dans un soupir : “Regarde dans les livres, ce sera plus simple”.

Elle apprend donc à lire très tôt, bien avant même que sa magie spirituelle ne fasse surface. Grâce à ses lectures et au suivi des chamans, la petite fille apprendra rapidement à contrôler sa magie, et se donne un rituel régulier avant de dormir : voir le rêve de quelqu’un, n’importe qui, de ce monde.

Cet entraînement est peu efficace au début : elle ne parvient tout d’abord qu’à lire les rêves des personnes qui l’entourent, mais d’année en année, son champ d’action grandit et elle parvient bientôt à voir les songes d’humain, d’elfe, de drow, et même d’hybrides ! Elle le dira fièrement aux chamans qui la réprimande derechef. La magie spirituelle est mal vue par les autres races, en dehors des Tours, et s’ils savaient qu’elle en usait sur eux, ils viendraient se venger. Seuls les voyants confirmés ont le droit de l’utiliser, car ils sont les seuls à savoir passer inaperçu.

Sherin, effrayée de s’être fait gronder, part pourtant chercher ce qui effraie tant “ceux d’au-delà du désert” sur cette magie spirituelle et décide alors de ne plus jamais en user sur les autres races avant d’avoir complété sa formation.

Cependant, ce qu’elle a vu dans ces multiples rêves, l’adolescente ne l’oublie pas : et sa passion pour l’histoire se mue en véritable désir de l’expérimenter elle-même. Elle aime sa Tour, elle aime ses parents, elle aime son entourage, mais elle veut découvrir le monde.

La nouvelle n’est pas très bien accueillie : depuis que les tensions ont commencée à devenir de plus en plus nombreuses entre le Clan du Soleil et de la Lune, qui occupent les territoires qui bordent le Désert Central, plus aucun falpe ne s’est aventuré à faire ce métier et les rares connaissances qu’ils récoltent depuis viennent des voyants ou des livres que les marchands qui traversent le désert apportent, et ces derniers sont de plus en plus rares.

Sherin ne démord pourtant pas de cette envie malgré les années qui passent. Ses parents, en bon historiens, finissent par se convaincre que relancer l’exploration serait effectivement la bienvenue : seuls les explorateurs observent les réalités concrètes de leur monde. Les professeurs acceptent alors cette voie pour Sherin et l’enseigne en ce sens ; ils préviennent la falpe des dangers du monde, de l’agressivité de “ceux d’au-delà du désert”, justifiant le fait que les falpes vivent en quasi-autarcie.

Sa formation ne fut complète que lorsqu’elle acheva de maîtriser parfaitement sa magie spirituelle. Les falpes les plus anciens lui transmirent alors la boussole des derniers explorateurs, les cartes les plus récentes qu’ils avaient du monde et de ses continents, et Sherin, désormais exploratrice confirmée, partit explorer Aether. C’est ainsi que commence Memorandum.