Enfance

Sora est née à Vermilava dans un cadre familiale doux et chaleureux malgré la grossesse légèrement chaotique de sa mère. Conçue accidentellement pendant que sa mère était en désintoxe à la maison, c’est totalement un bébé surprise qui a poussé ses parents à s’adapter en un temps record. Son père était déjà dans les démarches pour récupérer un onsen, et sa mère a profité de la grossesse pour se former sur le tas à la gestion de l’administratif, en bénissant internet et les formations à distance. Vermilava étant une ville détente, tranquille, ils ont pu compter rapidement sur les voisins pour les aider, pour les guider. Eux qui venaient de la grande ville, ça a été un peu le choc des cultures toute cette bienveillance, toute cette gentillesse, mais c’est un changement radical qui leur a fait du bien, beaucoup, et leur a donné un optimisme et un élan plus que nécessaire pour le changement en cours.

Scolairement, les choses n’ont jamais été évidentes pour la cainos, qui même avec beaucoup d’effort était facilement dernière de la classe. Il restait heureusement le sport et la littérature pour remonter tout ça, et des camarades de classes qui l’aidaient volontiers en échange d’un peu d’aide contre les brutes ou juste pour le plaisir d’être avec elle.

Si sa famille a toujours été très unie, très proche, son père n’a par contre jamais caché sa déception d’avoir eu une fille plus qu’un garçon. Même s’il a toujours été confronté au fort caractère d’Akane, sa femme, certains clichés bien encrés l’ont poussé à orienter Sora vers des activités plus viril et masculine, ce qui n’a jamais été un souci pour la petite caninos, qui aimait bien ça et avoir l’attention de son père lorsqu’elle arrivait à le rendre fier. Sa mère a laissé faire dans la mesure où ça rapprochait les deux et restait sain, même si elle a toujours pris soin de rappeler à sa fille qu’elle avait le choix, que ça devait rester des choses qui lui plaisent.

Voyages

Au fond tout allait plutôt bien pour elle, jusqu’à ce que sa sphère familiale explose brusquement quand son père disparut du jour au lendemain. Lui qui prônait l’importance de la famille, de toujours rester soudé, a un beau jour totalement disparu sans laisser la moindre trace. Sa mère et elle sont rentrées des courses et ses affaires avaient disparues tout comme lui. L’ambiance habituellement chaleureuse s’est refroidie, mais avec la quantité de travail soudainement multiplié par les vacances, pas le temps de s’appesantir.

Dans cette même période est arrivé un groupe d’adolescent dans l’hôtel, des jeunes un peu plus vieux que Sora qui, dans la clientèle un peu âgée, n’ont pas manqué d’attirer l’attention de l’adolescente. C’était rare les visiteurs qui ne soient pas des anciens ou des familles, des occasions de voir du monde de l’extérieur en dehors de l’école. Autant dire que la jeune gijinka chercha vite à faire connaissance, à les écouter parler, pendue aux lèvres de l’un d’entre eux précisément. On peut parler d’un premier coup de foudre… et un coup de foudre aux effets plus que négatifs. Submergée, Akane ne vit que trop tard à quel point sa fille semblait, en quelques semaines, avoir été détruite, s’être éteinte, ramassée sur elle-même. Habituellement dynamique et très vivante, Sora se faisait discrète, absente. Elle était en retard, ailleurs, traînait les oreilles basses et quand elle répondait aux questions c’était à mi-mot, froidement. Quelqu’un lui faisait du mal, quelqu’un pompait la vie de sa fille, et l’arcanin n’avait aucune idée de qui, de comment, de pourquoi, et même en essayant autant que possible, la seule solution pour, finalement, arriver à mettre Sora en sécurité, fut de la jeter hors du foyer. Jamais elle n’oubliera le regard reconnaissant de son enfant lorsqu’elle l’a jeté dehors, ni à quel point ce geste lui a brisé le cœur. Pourtant, quand elle voit sa fille maintenant, Akane devine que si ce n’était pas la meilleure solution, c’est au moins une qui a évité des conséquences dramatiques.

Pendant au moins deux ans, la jeune femme a voyagé dans sa région. Elle a vécu de petits boulots, de la gentillesse des gens, de sa débrouillardise. Certes, ce n’était pas la plus maline, mais elle savait quand même se débrouiller et se protéger. Quand elle a eu pansé ses plaies autant qu’elle le pouvait, quand les choses ont commencé à lui reparaitre claires, à ne plus faire mal, à ne plus la terrifier, là elle a pensé à rentrer et a pris le chemin du retour, espérant retrouver sa vie d’avant la disparition de son père. Non seulement son père n’était pas rentré, mais en prime elle a pu découvrir que son tortionnaire était toujours là, installé non loin de chez elle comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Naïve, la caninos a tenté de faire comme si ce n’était pas réel, comme s’il n’existait pas… ça n’a pas marché. Pas du tout. Une confrontation plus violente que les autres a fini par un incendie et elle qui s’enfuyait de nouveau, pensant avoir détruit définitivement son bourreau.

Sora a repris ses voyages, a cherché à s’éloigner autant que possible de chez elle, à oublier. Et plus elle s’éloignait, plus elle expérimentait, plus ses souvenirs devenaient flous, irréels, et elle arrivait à se dire que ce n’était peut-être qu’un mauvais rêve, des souvenirs pas réellement à elle. Au cours de ces voyages elle a été amenée à rencontrer beaucoup de monde, nouer des relations majoritairement épistolaires mais qui se poursuivent encore aujourd’hui. L’une de ces relations lui a même offert la pierre feu qui lui a permis d’évoluer. On peut facilement dire que l’arcanin a des attaches dans toutes les villes, et si elle part en vacances elle ne manquera pas de trouver quelqu’un à visiter.

Zanuelle

Ses pérégrinations l’ont finalement amené dans la ville de Zanuelle, et si au départ elle ne pensait pas spécialement rester, c’est là où l’arcanin a fini par lier ses plus fortes amitiés, trouver un travail fixe et un foyer. Elle y a aussi trouvé quelqu’un qui a complètement voler son cœur et à qui elle souhaite se dédier, même si ce n’est pas l’homme le plus sain de la création. Il y a quelque chose de fort entre eux, c’est indéniable.

Si au départ Sora a complètement craqué sur son patron, sa rencontre avec Jack, a changé pas mal de choses. Elle ne comprend pas tout ce qu’il peut dire ou la façon dont il fonctionne et il est beaucoup trop intelligent pour elle, c’est sûr, mais ça a tendance à la pousser vers le haut et lui ne lui a jamais reproché sa lenteur d’esprit. Le problème fut plutôt Jared, le jumeau du mime avec lequel il partageait son corps. Une situation pas toujours confortable mais avec laquelle ils ont réussi à composer un moment. Une chose pour laquelle elle n’était pas prête, ce fut le retour de Léon, son tortionnaire de l’adolescence. Si au départ elle a parfaitement gobé le mensonge de son amnésie et de sa rédemption, une fin de soirée lui a vite remis les pattes sur terre. Une nuit chaotique qui s’est soldée par la disparition de Jared et la mort définitive de Léon, mais où elle a bien cru perdre tout ce qui composé son univers à ce moment. Mais l’arcanin est tenace, et même après ça, avec l’aide de Jack, de Mizuka, et de tous ceux dont elle s’était rapprochée, Sora réussi à se reconstruire plus ou moins bien. Disons que c’est un long travail en cours.

Aujourd’hui l’arcanin aspire surtout à construire un foyer chaleureux pour elle et Jack, à avancer en acceptant les choses plutôt qu’en les rejetant. Elle arrive à avancer, à renouer avec sa famille, à envisager l’avenir. Depuis que son amie Mizuka a accouché et après une visite aux siens, elle commence à réellement sentir une envie de bébé poindre le bout de son nez, mais c’est un sujet qu’elle ne sait pas du tout comment aborder. Disons qu’elle n’y a jamais été confronté et que la famille et Jack, ce ne sont pas des choses qui s’emboitent très bien dans son esprit.