A propos

Gabin est né dans une famille aisée d'Illumis. Il a le profil du parfait petit garçon: sage, obéissant, loyal à sa famille, il grandit en menant la vie du parfait gamin. Du style délégué de classe propre sur lui, intelligent, plutôt beau gosse et aussi doué au basket, c'est un peu le chouchou de tout le monde à part ceux qui jalousent sa vie ou sa réussite. Cette ascension douce vers l'âge adulte se poursuit sans heurts et ce n'est pas la naissance d'un petit frère dix ans après lui qui change grand chose à sa vie. Le môme est mignon, pas trop envahissant voir un peu attachant mais l'écart d'âge entre eux est grand. Quand lui part à la fac pour ses études, son petit frère lui est encore au collège. Il mène donc sa vie avec cet espèce de satellite tournant un peu autour de son petit monde. Satellite qui lui mène un peu plus la vie dure à leurs parents mais lui est pour le moment loin de tout ça. Il poursuit ses études, obtient brillamment son diplôme, se marie et a déjà un premier enfant. Avec sa compagne, ils gagnent bien leur vie, comme ses parents. Travaillant tout les deux dans la finance, ils mènent une vie aisée et dans l'ensemble vivent dans le bonheur en profitant de leur petite famille sur le point de s’agrandir.

C'est quelques mois après la naissance de sa deuxième fille qu'un évènement va venir bouleverser son traintrain quotidien. Un appel de son père avec en arrière plan les larmes de sa mère. Jules, son petit frère vient de se suicider. Il savait pour en avoir des échos que la vie à la maison était compliquée avec les parents, Jules avait déjà fugué quelques fois, il entretenait un climat conflictuel avec sa famille mais lui n'était plus vraiment impliqué dans leurs histoires, bien trop accaparé par sa propre vie de famille et son travail qui exigeait toujours plus d'heures de travail, plus de résultats. Alors en apprenant la nouvelle, il y a d'abord de l'incompréhension. Pourquoi Jules se serait suicidé? D'accord il ne s'entendait pas avec les parents, oui il lui avait dit qu'il ne pouvait pas l'héberger tout le temps et l'avait un peu sermonné en lui disant de prendre sur lui et grandir un peu quand il était venu se plaindre de leurs parents qui ne le comprenaient et ne l'acceptait pas. Il était au courant depuis peu de l’homosexualité de son frère mais n'y avait pas attaché plus d'importance que ça même s'il savait que pour leurs parents c'était plus compliqué.

Alors c'est d'abord l'incompréhension totale devant cet acte qu'il n'arrive pas à comprendre. Oui il était sans doute un peu malheureux mais il y avait pire dans le monde comme situation que la sienne non? L'enterrement et le début de deuil sont douloureux, pour lui comme pour ses parents qui culpabilisent beaucoup. Il en apprends un peu plus sur les disputes, le refus d'accepter l'homosexualité de leur plus jeune fils, le climat toujours tendus et les piques, les tentatives de le "changer". Et peu à peu, au fur et à mesure, c'est son propre comportement qu'il remet en question. Est-ce qu'il n'aurait pas pu héberger son frère finalement? Est-ce que lui aussi l'a repoussé, n'a pas tenue compte de sa détresse? Est-ce que lui aussi l'a jugé sans s'en rendre compte?

Sa femme essaie bien de le raisonner, lui dit de passer à autre chose et que se ronger de la sorte ne le fera pas revenir. De reprendre leur vie comme avant mais lui n'y arrive pas. C'est comme si le suicide de son frère lui avait ouvert les yeux sur le côté pathétique de sa propre existence, à toujours se préoccuper de gagner plus, à vivre dans une parodie de catalogue design, avec sa belle voiture et sa petite famille parfaite mais où chacun vivait dans une bulle sans vraiment se préoccuper de l'autre. Peu à peu Gabin tache de vivre autrement, d'ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure, de profiter de ses enfants et de sa femme. Et ça passe par moins d'heures au taf et des réprimandes de son patron, un désir de changer de vie et peut-être songer à une reconversion. Un métier plus manuel? Une association pour aider les jeunes comme Jules? Il ne sait pas trop mais il compte changer les choses, ou du moins essayer, à sa petite échelle à lui. Et tout ça n'est pas du tout du gout d'Isabella qui tient à son confort, à son niveau de vie, et si lui semble plus heureux et épanoui, elle devient plus acariâtre et difficile à vivre et pire encore quand finalement il décide de prendre une année sabbatique.

S'en est trop pour la meganium qui ne voit plus en lui l'homme qu'elle a épousé. Elle demande le divorce, pire, réclame la garde exclusive de leurs deux filles et une pension alimentaire astronomique. Heureusement qu'il embauchera un excellent avocat qui lui évitera de trop payer pour s'être acheté une conscience et lui permettra de voir ses filles deux fois par mois. Le fait qu'il ai quitté son taf sans raison vraiment valable jouait en sa défaveur, il est tombé sur un juge à l'ancienne qui voit encore les mère comme les seules à même d'élever leurs enfants mais il espère bien pouvoir un jour faire appel et récupérer la garde de ses filles une fois bien établi. Lola n'a que 5 ans, Louise 7 ans et les deux fillettes ne vivent pas très bien cette séparation.

Pour lui il est difficile d'être séparé d'elles, surtout qu'il venait de se rendre compte qu'il avait déjà zappé la plupart de leur vie d'enfant à trop bosser, maintenant on l'empêche de les voir grandir vraiment. Leur mère leur farcie la tête de conneries en leur disant que leur père a perdu la tête et que c'est pour les protéger qu'elle les garde, qu'elles aient une vie normale. Pour l'instant, il ne peut pas grand chose et espère qu'une fois adolescentes, quand elles seront en âge de comprendre, il pourra leur parler et leur expliquer son point de vue et qu'elles auront envie de venir vivre avec lui.

Il s'est passé un an depuis le divorce, entre-temps Gabin a finit par être contacté par un ancien "ami" de Jules, un gouroutan qu'on pourrait facilement qualifier de fantasque lorsqu'on le connait mal mais qui se révèle finalement être quelqu'un de stable et juste bien dans sa peau. Avec lui et par curiosité, pour mieux comprendre son frère décédé, il découvre le monde encore un peu caché de la nuit parisienne du côté "gay" de la force et il ouvre un peu plus les yeux sur ce qui avait pu tant malmener psychologiquement un jeune homme au point qu'il en vienne à mettre fin à ses jours. Une soit-disant tolérance qui cache juste une envie de se faire bien voir, des regards lourds de jugements en permanence, des insultes voir des coups parfois quand à force de côtoyer des homos on en vient à le considérer comme tel parce que sinon pourquoi il trainerait avec eux? Il se rends un peu plus compte des propres à priori qu'il pouvait avoir et réalise qu'une sexualité différente ne signifie pas forcément une façon de penser différente. Ceux qui vivent une sexualité différente ne sont pas différents pour autant. Il se découvre de nouveaux amis après que les autres l'aient lâché les uns après les autres le prenant eux aussi pour un fou

Il finira par ouvrir avec Gabriel le Gayroutan, un bar réputé "gay/lesbien" mais où tout le monde est admis pour peu qu'il se montre respectueux des uns et des autres. celui propose des shows de striptease et autres spectacles sensuels. Si au départ c'était d'abord un projet un peu fou lancé sur un coup de tête après un coup dans le nez, bien vite le projet prends forme, se concrétise. Gabriel est un stripteaseur, il fait en sorte qu'ils aient une scène où il peut se produire et faire des spectacles sensuels, l'ambiance est volontairement clinquante et sensuelle. Au début, ils peinent un peu à se roder, d'une part parce que barman, bah c'est un métier qui s’apprend et que Gabin n'était pas prêt, d'autre part parce que se lancer dans une affaire, c'est compliqué. Mais à force de volonté et d'apprentissage, en apprenant de ceux qui feront quelques CDD chez eux ils finissent par former une équipe efficace, bien vite secondée par des employés fidèles qui acceptent au début un salaire pas terrible en échange d'un job et d'un toit pour certains. Peu à peu, le bar gagne en renommée et l'équipe finit par bien tourner entre les têtes constantes qui forment le noyau du bar et ceux qui travaillent pour de courtes durées afin de renforcer l'effectif.

Pour l'instant, Gabin tache de maintenir à flot ce bar, tout en filant un coup de main quand il le peut à des jeunes en galère, ce qu'il aurait du faire pour son frère. Il culpabilise toujours, mais au moins tache-t-il de changer un peu la donne pour d'autres.