A propos

Eulalie est née dans un petit village excentré dont Mozheim est la ville la plus proche. Ses parents possèdent des terres agricoles où un élevage de galopa racés destinés aux courses leur assure un bon revenu. Ils cultivent également sur une partie de leur terre des herbes aromatiques et des herbes médicinales dont la réputation n'est plus à refaire. Quatre années après elle né un petit frère qu'elle attendait avec impatience pour partager ses jeux d'enfant trop solitaire à cause de leur maison excentrée. En effet, parcourir quelques kilomètres seuls quand on est une enfant de 4/5 ans pour jouer à la poupée n'est pas envisageable même accompagnée d'un pokemon de compagnie. C'est entourée de l'amour de leurs parents et d'une complicité tout relative que grandissent les deux enfants. Eulalie est comme un vent de printemps, taquine, enjouée, à courir partout et faire les quatre-cents coups. Valmont lui est plus secret, contemplatif même même si son bon cœur le pousse souvent à suivre sa sœur pour lui faire plaisir ou à se faire punir à sa place sans vendre la mèche quand il est accusé à tord de ses bêtises.

Une vie d'enfant insouciant, un début d'adolescence qui l'est tout autant pour les deux funécires même si parfois se retrouver avec les cheveux de sa voisine de table pris dans la cire des siens peut rendre la vie un peu compliquée tout comme mettre "accidentellement" le feu à des rideaux ou aux vêtements de quelqu'un qui aurait embêté Valmont. Tout comme leurs parents Melancolux et spritomb étaient laissés à l'écart tant par leur mode de vie que par leur type spectre qui en effrayait plus d'un sans pour autant être stigmatisés leurs enfants sont comme eux ostracisés. Pourtant Eulalie arrive à se faire des amies tant bien que mal, sa joie de vie débordante et son bagout tout comme sa bouille adorable font qu'on a bien du mal à lui résister. Valmont lui se plait à l'écart des autres, dans sa bulle il lit et profite de la solitude là où d'autres se plaisent dans des équipes sportives.

Si la journée se passait mal, ils se soutenaient l'un l'autre et puis à la maison ils avaient deux parents aimants avec qui discuter, ronchonner de sa sale journée ou encore apprendre des choses passionnantes sur les fantômes, l'élevage des galopa ou encore les plantes médicinales. Le père était passionné par ça là où la mère préférait la compagnie de ses pokemons mais l'un comme l'autre leur disait qu'ils trouveraient eux aussi un jour l'équilibre dans leur vie, que les petits malheurs finissaient par devenir vide de sens face aux grands bonheurs et à une vie bien remplie.

Et puis un soir, leur équilibre à tous pris fin de façon brutale et violente. Dans la région sévissaient depuis quelques temps un groupe de brigands qui semaient la zizanie. Vol, viol, destruction de biens communs. Une sorte de grand banditisme que la police locale avait bien du mal à arrêter. Et un soir alors que les enfants étaient couchés, ces hommes firent irruption dans leur maison. Isolés comme ils le sont, c'est une cible de choix, facile et leurs pokemons une fois capturés ou remis dans leurs pokeball seront facilement vendables à pris d'or.

Sous la menace d'une arme à feu, leur père cède tout ce qu'ils possèdent tandis que leur mère les cache précipitamment, elle sous le lit et Valmont dans un ancien réduit qui servait autre fois à conserver de l'eau fraiche et à peine assez grand pour qu'il arrive à en sortir seul. Leur père sera tué, les cris de leurs mère déchirent la nuit dans les rires gras de ses violeurs, Eulalie ne supporte pas de rester cacher alors qu'on martyrise sa mère mais elle sait qu'elle ne fait pas le poids elle non plus, si deux adultes ne peuvent rien faire, que peut une enfant de douze années?

Elle entendait le bruit, les cris et les pleurs, le coup de feu ensuite qui mis fin à tout ça dans un silence presque assourdissant puis les discussions reprirent, et la fouille de la maison, la découverte des chambres des deux enfants commence alors une partie de cache-cache dont ils savent l'un comme l'autre qu'ils n'en sortiront pas indemnes si on les trouves et on finit par la trouver elle, et par la trainer jusqu'aux autres dans cette cuisine où ils s'étaient tous retrouvés pour piller leur réserves et où elle savait que Valmont se trouvait caché.

Jamais elle n'oubliera les regards lubriques, ni les rires, ni la douleur, ni l'odeur du sang ou encore le regard mort de ses parents croisés tandis qu'on la trainait de force dans cette pièce qu'elle avait aimé autrefois. Dans sa tête il n'y avait plus que Valmont qui devait assister à tout ça depuis le trou de la petite serrure et l'entrave exercé sur elle alors qu'elle tachait vainement de riposter.

Et puis quand ils auront finit de s'amuser avec elle, le soulagement presque de sentir la lame sur sa gorge destinée à mettre fin à ses jours.

"Pas de témoins, il doit y'en avoir un autre, foutez le feu c'est qu'un gosse, il y survivra pas même en étant de ce type là"

Ce sera tout ce qu'elle pourra entendre avant de sombrer dans ce qu'elle pensait être la mort Mais elle avait tord, et eux aussi avaient tord parce que le funecire a qui on avait tout pris en une nuit, qui avait assisté à tout sans pouvoir sortir et restait muet d'horreur pris les devants de cet ordre. Il allait mourir mais en emporterait autant que possible dans la mort. Il ne survivrait pas à un incendie malgré son type feu? Très bien, mais ceux d'entre eux qui n'avaient pas ce type là mourraient avant lui. Depuis son réduit le funecire âgé de seulement huit ans lance une attaque déflagration apprise avec les galopa de ses parents par jeu. Mais comme c'était son feu à lui, c'est lui qui le maitrisait! Il se libère donc de son réduit en cendre, laisse les bandits bruler ou se sauver in extremis avant de rejoindre le corps de sa sœur qui avait encore quelques spasmes et les mains autour de sa gorge, il suture la plaie au feu alors que son attaque danse-flamme dévorait tout autour deux dans sa panique et son stress, chassant les agresseurs au loin qui faute de l'avoir vu venir ou découverts n'avaient pas pu l'entraver ni même deviner la puissance d'un enfant ivre de terreur.

Autour de lui et d'Eulalie, une paix et un silence presque religieux au cœur de la fournaise, et à voix haute il prit Arceus si fort et si bien que celui-ci à sans doute exaucé ses prières, devant ses yeux Eulalie évolue comme si elle avait entendu ses suppliques de ne pas le laisser seul. Dans la chaleur environnante, la cire au dessus de sa tête fond et vient lui couvrir les yeux. C'est la dernière chose qu'il veut voir de toute façon, sa sœur saine et sauve qui vient l'enlacer en pleurant, le reste du monde est trop laid pour le contempler désormais et il refuse de voir de nouveau quelque chose d'aussi horrible que cette nuit infernale. Plus jamais.

Ils se berceront l'un l'autre pendant longtemps, les âmes de leurs parents venant leur dire d'être courageux avant de les quitter pour ce qu'ils souhaitent être un monde bien meilleur et alors que les flammes finissaient de bruler ce qui avait été l'intégralité de leur monde.

C'était pour eux la fin d'une ère entière, parce que ne s'arrêtera pas là leur malheur. Dans ce village où personne ne veut d'eux, sans famille, on les confiera à d'autres dans des villages éloignés l'un de l'autre. Il leur faudra attendre leur majorité à tout les deux pour se retrouver. Eulalie n'est plus enjouée, elle ne rie plus aux éclats, elle est devenue une adulte avant l'heure confrontée à ce que l'homme avait de pire. C'est dans les souvenirs de ses parents qu'elle puise le réconfort, dans ces plantes que son père aimait tant et qu'elle arrive à faire pousser tant bien que mal, puis qu'elle découvre au détour de livres de botanique pour lesquels elle se passionne. Elle n'arrive pas à communiquer avec son frère ce qui la plonge dans une tristesse infinie. Valmont s'est comme enfermé dans une gangue de cire. Si jamais on lui retire celle des yeux, en plus d'être un processus douloureux qui le fait hurler, il la laisse recouler dessus, pire, elle coule à tel point qu'elle couvre ses oreilles aussi comme s'il ne voulait plus rien voir ou entendre, il reste encore plus seul qu'avant surtout qu'on l'a séparé de sa sœur, seul son tuteur de type psy arrive à communiquer avec lui et à l'aider à reprendre pied grâce à la foi et à cet Arceus qui entends les prières.

Eulalie apprends à soigner par les plantes, à soulager les petits mots, devient ce qu'on appelle une rebouteuse. Faute de pouvoir se soigner elle même de la plaie dans son âme elle soigne les petits maux des autres.

Valmont lui se réchauffe l'âme dans la foi, transcende la douleur pour l’exorciser et finit par reprendre pied dans la vie et contact avec Eulalie. Puisqu'elle soigne les corps, il soignera les âmes et s'engage dans la prêtrise d'Arceus/ La foi est puissante en lui, tout comme ses pouvoirs qui se développent avec le temps. Il peut soulager les âmes errantes, amener la paix dans le deuil aux survivants et faire en sorte que des familles soient moins brisées que la leur. Quand finalement ils se retrouveront avec Eulalie, ce sera pour ne plus se quitter l'un et l'autre. Ensembles ils prennent le partit de devenir des nomades afin de proposer leurs services dans les villages qu'ils croiseront. Loin des grandes villes ils arpentent plutôt les routes de compagne. Une vie difficile, solitaire, mais aussi enrichissante tant physiquement que spirituellement et mentalement. La tragédie aurait pu les laisser brisés et aigris, l'un comme l'autre en sont sortit avec la volonté de tendre la main plutôt que serrer le poing. Pourtant, même s'ils ont gardés tout les deux un bon fond, Valmont lui considère que le mal doit être punit et n'hésite pas à maudire ceux qui pour lui le mérite ce qui va à l'encontre des enseignements qu'on a pu lui dispenser...

Valmont garde ses yeux clos, tant qu'il n'entendra pas Eulalie rire, tant qu'il ne pourra pas revoir son sourire, rien pour lui ne vaut la peine d'être vu. Eulalie elle veille sur son petit frère. Il l'a sauvée tout en la laissant vivre une vie qu'elle regrette presque. La mort avait un goût de paix, la vie elle était bien plus difficile à endurer...