Les parents d'Alice se sont rencontrés à l'université. Elle était belle, elle était populaire. Il était banal mais charmant, et sûrement promis à un avenir respectable. Il ne faudra pas longtemps pour qu'ils emménagent ensemble après leurs études et commencent une vie à deux. Une vie qui évoluera rapidement en vie à trois...C'est ainsi que la petite Alice est née.

Pourtant, un beau soir, papa s'en va sans se retourner...elle avait seulement 3 ans. Furieuse, sa mère ne comprend pas comment cet homme a pu quitter une femme aussi belle qu'elle! Jamais il ne pourrait trouver mieux! Mais il ne reviendra jamais, et elle se retrouvera seule avec un enfant à élever. Alice ne garde pratiquement aucun souvenir de cet homme, contrairement à sa mère...Cette dernière se tuait à la tâche, étudiait la nuit et n'avait pratiquement plus aucune vie sociale. Mais elle parviendra à avoir une carrière et une situation confortables, permettant à sa fille de vivre loin du besoin.

Seulement tous les bons repas et tous les jouets du monde ne suffiront pas à masquer un malaise qu'elle ressentait envers celle qui lui avait donné la vie. L'Oratoria était distante avec elle, froide. Et en grandissant, elle se mit à critiquer de plus en plus son père...puis le comparer à elle. Au début elle ne comprenait pas, jusqu'à ce qu'elle retrouve de vieilles photos de la maternité: elle était peut-être une Otaquin, mais elle était le portrait craché de son père. Fade, sans attraits...voire même un peu moche au début de l'adolescence, avec son appareil, ses grosses nattes et le bouleversement hormonal qui allait avec. Rien à voir avec sa génitrice qui au même âge était déjà un canon...

Les années passent et rien ne change vraiment. Enfin si, mais pour le pire. La mère dénigre sa fille, en a honte. La fille, jalouse sa mère et se renferme petit à petit sur elle-même. Alice espérait que ça serait un peu différent à l'université: elle ne se trouvait plus si moche, mais elle restait fade et inintéressante. Pourtant, un jeune homme viendra à elle, un beau Machopeur membre de l'équipe de Basketball du campus. Contre toute attente, il finira par lui demander de sortir avec lui après quelques rendez-vous et déjeuners chez elle. Finalement, sa mère avait tort! Et depuis ce jour elle ne disait plus rien le soir en rentrant.

Alice était heureuse et se sentait pousser des ailes. En réalité la seule chose qui la chagrinait un peu, c'est que son chéri ne cesse de dire que sa mère était cool et une jolie femme. Ca y est, la jalousie refaisait surface. Pauvre Alice...elle essayait d'en faire abstraction et ne pas blâmer son cher et tendre, mais c'était plus fort qu'elle, au point qu'elle s'en rongeait parfois les lèvres jusqu'au sang. Ô, comme elle regrettera tout ça lorsqu'un soir, alors qu'elle rentrait plus tôt des cours, elle retrouve dans la cuisine sa mère et son petit ami en train d'échanger plus que des politesses sur le plan de travail.

Evidemment, elle demande des explications au bord des larmes, dans un effort vain pour rester digne. Il s'avéra que c'était sa mère qui intéressait le Machopeur depuis le début, et qu'elle n'avait été qu'un moyen pour se rapprocher d'elle. C'est vrai, qu voudrait d'un laideron comme elle hein?

Partout sauf ici

Dévastée, la jeune Otaquin fit ses valises et quitta la maison : elle est mise dehors. Elle ne sait pas ce qu'elle va faire, elle ne sait pas où elle va aller...sûrement chez une copine? Dans tous les cas ça ne peut pas être pire qu'ici.