La vie de Kazan ne commencera pas sous les meilleurs auspices. Fils de fermiers durant le Moyen-Âge Johtosien, ces derniers voient tout le riz qu'ils récoltent partir dans les réserves personnelles du seigneur local. Le peu qui leur reste les aide à peine à survivre, et ils préfèrent pratiquement tout donner à leur enfant afin qu'il survive. Très jeune il devra aider dans les rizières, tout en essayant de piéger de petits animaux pour qu'ils aient un peu de viande. C'était une mauvaise époque pour naître, car à cette époque les seigneurs se mènent une guerre sans merci dans l'espoir de récupérer les terres du voisin. Ceux qui en pâtissent le plus sont le petit peuple, et comme beaucoup d'autres Kazan verra leurs plantations ravagées par les soldats du comté voisin. Ils n'avaient plus rien et la famine guettait. C'est à cette période qu'il commença à voler, pour essayer de survivre. Mais ses parents finiront par mourir de faim et de fatigue...Seul et sans ressources, il mettra le feu à leurs dépouilles et à la maison, avant de partir sur les routes.

Sa vie en temps que voleur ne faisait que commencer. Ne trouvant ni travail ni pitance où qu'il aille, le jeune Grillepattes comprit vite qu'il n'avait pas d'autre choix que de voler pour vivre, encore. C'était un fruit sur le marché, un Froussardine séché sur un stand par là. Puis cela devint des sacs de riz dans des fermes ou les maigres provisions qu'il pouvait trouver en entrant par effraction chez les gens. Le Kazan affamé d'autrefois lui semblait loin, et il ne s'en sentait absolument pas coupable: personne ne l'avait aidé. Personne n'avait partagé. Pourquoi se gêner alors, puisqu'ils semblent tous adeptes de la loi de la jungle? Il était si habile qu'à force, d'autres finirent par le rejoindre, au point de former une véritable bande de voleurs. Ils prenaient ce qu'ils trouvaient, profitaient des raids ennemis pour se servir allégrement dans les maisons...et pas juste en nourriture. Même les maisons des nobles n'étaient pas épargnées. Il faut bien avouer qu'ils ne craignaient pas grand chose puisqu'en grandissant, le jeune Kazan avait découvert qu'il pouvait se changer en Scolocendre gigantesque pour se défendre. Il ne savait pas ce qu'était le phénomène Gigamax, jusque là observé uniquement à Galar, mais il s'en fichait pas mal: ça servait bien.

Mais ce genre de prouesses ne reste pas bien souvent dans l'ombre, et les leur finissent par arriver aux oreilles du seigneur. Comme on peut s'y attendre, apprendre qu'un petit cancrelat et sa bande pillent son bled sans vergogne et en lui faisant un doigt d'honneur au passage ne lui plaît pas tellement...C'est pourquoi il enverra toute une escouade de ses meilleurs samouraïs, impatients de se mesurer à ce "Yokai" tout droit venu des enfers.

Partant du dernier village où on les avait aperçus, les guerriers traquèrent sans relâche Kazan et sa bande jusqu'à les acculer non loin d'un autre village, leur prochaine cible. Certains furent tués, d'autres capturés et le Scolocendre, Gigamaxé, sera terrassé d'une flèche en plein coeur tandis qu'il tentait de se débarasser d'eux. Le samouraï sera hautement acclamé et récompensé pour sa prouesse, tandis que lui, sera enterré comme un chien sans cérémonie.Il n'avait même pas 18 ans.

Ayant cédé au froid et aux ténèbres, Kazan ouvrira pourtant les yeux dans un endroit inconnu. Pour ses méfaits passés, il avait terminé au royaume de Giratina. Il était devenu un démon, pour preuve ses cornes en forme de mandibules qui venaient de pousser à l'arrière de son crâne. Seulement, contrairement à beaucoup de mortels qui ont terminé comme lui...il se souvient de tout. Il se souvient parfaitement de sa vie passée, et des émotions dont sont doués les vivants, au lieu de tout oublier pour renaître en simple démon.

Décidant de mettre cette réincarnation à son propre service, Kazan entreprend de le samouraï qui l'a tué, afin de savourer sa vengeance. Mais quand ce dernier aura fait son temps, il ne se sentit pas mieux. Ca avait été trop court. Il n'avait pas l'impression que justice avait été rendue pour son meurtre.

Depuis ce jour, Kazan hante la famille de son ancien ennemi, estimant qu'elle devait payer elle aussi pour la faute de son ancêtre, comme une vieille dette à éponger. De toute façon sa hiérarchie se fiche pas mal d'un démon mineur comme lui, il peut bien hanter qui il veut c'est le cadet de leurs soucis.