Je m'appelle Malachite.

Mais seul ce nom a quelque chose de singulier, tout comme la gemme qui me symbolise. Ma vie est quant à elle parfaitement banale. Dans le monde qui est le mien, j'ai grandi, étudié puis j'ai été mariée à un homme plus vieux que moi. Ça ne m'a pas dérangée. Les mariages arrangés, c'est très fréquent chez moi...et je n'avais rien de spécial à reprocher à cet homme. On avait d'excellentes discussions et il s'occupait de moi quand il n'était pas en train de travailler. Il faut dire que c'est dur, la vie d'homme politique. Je le sais, je l'ai étudiée.

Son parti devenait de plus en plus populaire, si bien qu'elle en devint une organisation toute entière. Il ne lui faudra pas longtemps pour détrôner l'ancien dirigeant de notre planète aux élections et instaurer ses nouvelles réformes. Moi? J'étais sa femme, ma tâche consistait à le soutenir et lui faire oublier le travail quand il rentrait à la maison. Le reste du temps j'avais le droit de faire ce que je voulais, tant que ça ne faisait pas de scandale et que je ne me séparais pas de mes nouveaux gardes du corps. Mais je venais de tomber enceinte, et après cette nouvelle il a tâché de passer un peu plus de temps à la maison.

Lors de ces sept premiers mois de grossesse, je remarquais que mon époux avait changé. Il devenait plus stressé, plus tatillon, mais surtout très irritable. Oh pas avec moi bien sûr, mais avec ses subordonnés. Il m'a dit qu'il fabriquait des gijinkas Ultra-Chimères artificiels pour remplacer les soldats de l'armée et ainsi épargner des vies précieuses. Mais s'il dit que c'est mieux pour la population, je veux bien le croire...

Un jour, je revenais de la maternité, où je venais de faire ma dernière échographie...Ce serait pour bientôt et j'avais hâte de rentrer montrer l'enregistrement à mon mari. Mais il y eu un cri dans la rue, et je me suis sentie aspirée dans les airs. D'autres personnes étaient dans la même situation, dont mes gardes du corps. Ce n'est qu'une fois dans un drôle de tunnel que je compris: une Ultra-Brèche. Toutes les personnes avec moi disparurent ensuite dans d'étranges portails qui jonchaient le tunnel. Moi, je du flotter encore un moment avant d'être aspirée à mon tour par l'un d'eux. Je serrais mon ventre, angoissée, puis tout devint noir.

Lorsque j'ouvris enfin les yeux, j'étais dans un liquide verdâtre et gazéifié. Où suis-je? Et...qui suis-je?

Ca y est ça me revient... je m'appelle Malachite...Je crois. Je ne suis pas sûre. Mais instinctivement, je regardais mon ventre.

Où était mon bébé?