Histoire

Le rouge partout, le gout du fer, jamais je n'oublierais

Dans les journaux, on parle d'enlèvement qui a mal tourné, de parents rentrés trop tôt, d'une babysitter complice laissée sur place. Il y a sur la découverte de cette enfant encore couverte de sang, beaucoup de mystère et de suposition dans les papiers de l'époque. Elle avait huit ans quand elle a disparut, 11 ans quand on l'a retrouvée à érer dans les rues de motorby, du sang maculant sa robe de princesse et son visage. Et à voir son allure, nul doute qu'elle était passé par tout les cercles des enfers alors qu'elle avançait pied nus, boitant, et la main crispé sur un bout de metal qui lui cisaillait les doigts.

Il avait tout planifié son kidnappeur, il avait vu la jolie petite fille sur les photos du compte ouistigram de ses parents. Oh ils étaient si fiers de cette petite fille si jolie, de cette princesse que sa mère habillait comme dans les contes de fée, qui lui faisait de beaux costumes avec lesquels elle adorait poser. Lui avait suivit longtemps, l'avait prise pour son obsession, elle posait pour lui, et ses yeux dorés rieurs ne brillaient que pour lui. Il avait trouvé l'adresse, le nom des parents, avait pris son temps en bon psychopathe pour approcher la famille, gagner la confiance et un soir où elle était gardée par la babysitter, il était venu chercher son trésor.

Tout a mal tourné, la babysitter ne s'était pas laissé faire, les parents avaient crevés sur la route qui les conduisaient au théatre et étaient rentré, il avait fait une crise et tué tout le monde, tout le monde sauf elle, attaché sur le canapé, qui avait tout vu de ses grands yeux désormais brillants de larmes. Oh il l'avait eu son trésor, rien qu'à lui, pendant longtemps. Et il avait joué à la poupée, l'avait habillé lui aussi, l'avait photographié lui aussi, réclamait dans les coups les jolis sourires et les yeux brillants qui n'éxistaient plus. Il avait volé tout ce qu'elle avait, son enfance en prime et l'enfant souriante n'avait plus que de la rage à donner, de la rage de vivre coute que coute, de vaincre et qui lui fera planter un couteau dans l'oeil de son agresseur quand sa méfiance se sera endormit, et elle l'avait poignardé, encore et encore, elle se rappellait les cris de l'homme, le plaisir qu'elle avait ressentit à le faire souffir à son tour. Le reste, comment elle avait quitté la maison, comment elle avait trouvé la route proche et l'avait suivit en pleine nuit dans un brouillard glacial, lui revient encore parfois la nuit dans ses cauchemars.

Pour le reste, il lui faudra du temps pour accepter, parce qu'on ne peut pas oublier, et beaucoup d'amour sain pour se relever, et un frère de coeur dans les bras duquel pleurer pour arriver à libérer sa voix et poser enfin des mots sur ses mots. Elle reste la petite fille aux yeux dorés, son regard n'est plus aussi brillant qu'avant mais bien souvent grave, et quand elle sourit, c'est rarement de bonheur mais parce qu'elle se sent puissante, forte. Elle a survécut, et elle survivra encore longtemps.