Enfance

Sa mère était une écrémeuh d’Alola qui a grandi sur l’île, au milieu des plantes et de la nature d’Akala. Petite aventurière, elle eut vite l’envie de plus et est partie dans un long voyage à travers le pokeworld pour en découvrir chaque plante et en ramasser les graines dans l’idée de créer une serre géante. C’est au court de ce voyage que madame tomba accidentellement enceinte, et au lieu d’avorter ou d’abandonner l’enfant elle embrassa cette aventure avec la même joie que ses voyages. Elle qui passait sa vie à récolter diverses graines, voilà que l’une d’elle avait pris dans son ventre, pourquoi la repousser ? Loin de la bloquer, l’arrivée de Sion la motiva plus encore et Maelys ne cessa jamais de voyager, même avec son fils. Elle prit quand même une petite maison à Ogoesse histoire de pouvoir rentrer se poser quand son garçon ou elle fatiguaient.

Déjà tout bébé Sion était calme, très calme. Surtout pour un tauros. Il observait et assimilait les choses à un rythme étonnement rapide, reproduisant les gestes de sa maman. Calme, oui, mais ses colères et ses caprices étaient redoutés par sa maman car extrêmement destructeur. La force de l’enfant était ahurissante, et elle n’alla qu’en grandissan, tout comme sa résistance. Presque jamais malade, jamais un os cassé malgré les chutes qu’il put faire, jamais une blessure physique qui allait au-delà de l’égratignure. Sion était résistant à tout ou presque, ce qui au lieu de rassurer maman l’inquiéta tout de même un peu : à cause de ça son garçon ne faisait pas attention et se retrouvait facilement dans des situations délicates. Elle dû lui apprendre à gérer sa force, à ne pas se mettre inutilement en danger, à ne pas écouter les autres enfants qui voulaient essayer des choses sur lui, trouver ses limites. Oh des limites il en avait le petit tauros, mais pas où on le pensait. Des difficultés à écrire, à compter, à parler… là où physiquement rien ne semblait être un problème, scolairement et mentalement, c’était un peu plus limité. Pour palier à ça, et enfin offrir de la stabilité à son enfant, l’écrémeuh déménagea à Volucité où elle ne peina pas à se faire employer chez un fleuriste-horticulteur vu l’amas de ses connaissances et les livres qu’elle avait écrit sur le sujet. À l’époque Sion rentrait au lycée, première année où il ne serait pas en école à la maison. Normalement c’était l’époque des premiers amours, des hormones au travail, ce genre de choses… Sion lui s’intéressait juste aux plantes : verdir l’appartement tout neuf, replanter les bébés abîmés par le déménagement, ce genre de choses. Bizarrement, quand il en parlait ça plaisait aux filles qui se rapprochèrent assez facilement de lui. Désintéressé qu’il était, le tauros les mettait en confiance parmi les adolescents en rut, malheureusement ça ne lui attira pas que des amis et on le prit assez naturellement en grippe pour ça. De toute façon avec son attitude détachée et son silence, ça n’aurait certainement pas pris longtemps pour qu’il finisse comme souffre-douleur, c’est ce qu’il se dit une fois adulte. Enfin souffre-douleur… dans la limite où physiquement ça ne lui faisait rien mais ça le touchait intérieurement. De toute façon lui avait d’autres préoccupations : l’attitude envahissante qu’avaient deux des supérieurs de sa mère avec elle. Ca l’inquiétait, beaucoup, et c’est une fois le lycée fini que le tauros comprit comme il avait raison.

Fin du lycée

Le lycée finit, sa mère démissionna du jour au lendemain sans explication et engagea rapidement des poursuites envers ses anciens employeurs. En fouillant un peu Sion appris que durant toutes ces années elle avait subi du harcèlement, des attouchements, du chantage. Et durant tout ce temps Maélys s’était tu pour ne pas que ça lui retombe dessus, pour ne pas qu’on le regarde de travers à l’école, pour qu’il n’ait pas à porter ce fardeau avec elle. Mais maintenant l’écrémeuh était bout, physiquement et mentalement. Sion la vit peu à peu s’effondrer, se refermer, et celle qui avait toujours était lumineuse et angélique était maintenant sombre, triste. Le seul moment où le tauros la voyait sourire c’était quand il fallait prendre soin des plantes, comme si c’était la seule chose qui lui permettait encore d’exister. Alors quand un soir ils rentrèrent pour trouver leur appartement dévasté, le tauros vit rouge et senti la colère le submerger. Personne ne saurait dire ce qu’il s’est passé, et de toute façon le seul témoin qui reste c’est lui. Il est allé à la boutique, a confronté les deux salauds qui ont tant fait souffrir sa mère, elle est venue pour le calmer… et un incendie s’est déclaré. Des quatre personnes présentes dans la boutique, lui seul s’en est sorti vivant, la moitié du visage sévèrement brûlée, les poumons méchamment abîmés. Les trois autres corps étaient en trop mauvais état pour qu’on puisse dire ce qui avait causé le décès, on peut tout juste confirmer les identités.

Il y eut un procès très long, des jours passés par la case prison. Sous le choc, fatigué, les nerfs à vif, Sion essayait de suivre les conseils de son avocat, payés par quelques voisins bienveillants qui connaissaient la famille. On lui avait trouvé quelqu’un de bien, quelqu’un de professionnel, et il réussit à le tirer de là. Après tout, malgré son comportement ce soir là, le gamin était gentil, il n’avait jamais commis d’agression, même lorsqu’on le malmenait à l’école. Pourquoi serait-il allé commettre un double homicide ? La stratégie paraissait bien étrange au tauros, mais grâce à ça il put rentrer chez lui. Dès qu’ils avaient pu les voisins avaient rangé l’appartement, soigné les plantes, pris soin que le gosse ait un lieu correct où rentrer. Ça le toucha bien plus que Sion ne le montrait.

Malheureusement les rumeurs étaient là et la plupart des gens, même amicaux, restèrent juste cordiaux. Il n’y avait qu’une amie de sa mère pour venir tous les jours le voir, pour s’assurer qu’il mangeait, pour l’aider à trouver un travail, remplir tout un tas de papiers. Elle se battit pour que le tauros récupère les cendres de sa mère, qu’il posa sur un petit autel, entourée des fleurs qu’elle avait pris tant de soin à faire pousser. S’il aurait bien voulu travailler chez un fleuriste, son manque de diplôme et son mental limité firent qu’il finit déménageur ; au moins avec sa capacité à porter sans peine une machine à laver tout seul, le shiny ne risque pas de finir au chômage. Du coup il continue de transformer son appartement en jungle et revend quelques boutures rares à des particuliers réellement passionnés. Comme sa maman il adore voyage et s’est mis en tête de réparer et compléter leur collection de plantes, si bien qu’il profite de chacun de ses congés pour partir loin, très loin. Avec l’héritage de sa mère et les sous de ses livres qu’il continue de toucher, le tauros est à l’abris des problèmes financiers pour une vie ou deux, mais il ne s’en rend pas spécialement compte. Lui veut juste donner une belle vie à ses fleurs et aider les gens avec les leurs.

Actuellement

Camélia ! <3

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