Akio est né à Parmanie et y a toujours vécu. Son père est militaire, quant à sa mère, si elle est restée mère au foyer le temps de ses premières années de vie, elle a ensuite monté sa propre affaire dans l'événementiel. Autant dire qu'ils gagnent tous les deux très bien leur vie. Ils ne sont pas riches, mais très aisés ça assurément, ce qui permit à leur fils de vivre son enfance sans jamais se soucier de rien. Surtout qu'il était souvent avec sa mère et sa nanny, car dans sa prime jeunesse, son père était souvent à l'étranger pour son travail. Scolarisé à la maison, Akio ne va pas à l'école mais ça lui permet de découvrir sa première passion: les Lego. Ce qui est un jeu d'enfant va devenir un vrai art; et il a même des bustes de super-héros qu'il a construit lui-même dans sa chambre.

Sa vie commence à se compliquer au début de son adolescence, quand lui et ses proches réalisent qu'il est "anormalement" attiré par les garçons: il regarde toujours les acteurs, ne s'intéresse pas aux filles dans les soirées organisées par sa mère. Il se sent bizarre en présence des fils des amies de sa mère aux journées piscine. Il comprend qu'il aime les garçons quand il a son premier coup de coeur pour un de ces fils. A cette époque, son père était revenu définitivement à la maison pour entamer la partie "pépère" de sa carrière militaire. Et il s'en rendra compte aussi.

Confiant, le Psykokwak dit la vérité à ses parents, avec ses mots à lui: j'aime bien machin, je le trouve beau et sympa. Mais la réaction qu'il rencontre le fait tomber des nues: son père se met en colère, hurle que son fils ne sera jamais un "PD", que jamais il ne tolèrera ça sous son toit. Perdu, il cherchera le soutient de sa mère du regard, mais cette dernière semble d'accord avec son père, avec beaucoup moins de violence ceci dit. Comme ils sont très croyants et assez traditionnalistes dans la famille, elle lui explique doucement que c'est n'est pas quelque chose de naturel et qu'il a besoin d'aide.

Commenceront les thérapies de conversion dites "douces" pour le jeune garçon. On le mettait au repos pour méditer et il avait de longues séances de prières tous les jours. Le week-end, on l'emmenait aussi au temple pour des thérapies de groupe. Honnêtement, il avait l'impression d'être à une réunion des alcooliques anonymes, mais pour gays. Et quand il entendait des "guéris" parler de leurs expériences, il se sentait mal à l'aise.

De toute façon à la maison c'était pas tellement mieux, son père s'en prenait de plus en plus à ses hobbies, disant que c'étaient soit des trucs de gamin, soit de tapette. Rien ne trouvait grâce à ses yeux: il aurait péféré un garçon qui joue au baseball et qui cache des magazines porno de femmes en bikini sous son lit. Mais il n'était rien de tout ça. Pire, il se sentait toujours attiré par les hommes.

Tu deviendras hétéro mon fils

A ses 15 ans, ses parents laisseront tomber les méthodes douces pour des méthodes plus intrusives, plus portées sur l'aversion. Il eu droit à des séances avec un collier à impulsions électriques: on lui faisait visionner des photos d'hommes, et si son bracelet de "rétroaction biologique" s'activait parce que l'homme lui plaisait, on envoyait une petite décharge plus douloureuse que dangereuse. Soit disant ça allait le dégoûter et qu'il n'y penserait plus. Et si malgré tout ça, Akio gardait son attirance, il en avait aujourd'hui très honte. Ils avaient réussi à lui faire croire qu'il n'était pas normal. Les autres gays? Leur vie, leur problème. Mais lui? C'était sale, c'était abjecte. Et pourtant, il y pensait encore.

Voyant les pseudos "progrès", son père décide finalement de combattre le mal par le mal: l'envoyer dans une école militaire, pour faire de lui un homme. Horrifié, le jeune homme savait qu'il ne ferait pas long feu là-bas, et pas parce qu'il était homo. C'était une brindille. Purement et simplement. Et étrangement, sa mère partageait son avis, alors après moult négociations, ils conclurent un accord: il irait au lycée sportif pour garçons de la ville, avec un traitement médicamenteux pour ses "troubles". S'il devient un homme et réussi ses études sportives, il n'ira pas dans l'armée.

Akio n'était jamais allé à l'école, alors il était à la fois terrifié et excité. Il avait 16 ans et il découvrait la vie d'un ado normale...du moins en apparence. Mais c'est en première année qu'il rencontre Tomoaki et Takumi, qui vont devenir ses deux meilleurs amis. Par dépit, Akio intègre le club de natation, seul sport où son type le rend pas trop nul...pire choix du monde. Pis, ses médicaments le rendent parfois nauséeux et empirent ses migraines. Mais il a le soutient de ses deux amis, qui commencent à se douter de quelque chose...

Aujourd'hui, Akio commence sa deuxième année de lycée et rêve de bosser dans les nouvelles technologies...Cependant la surveillance permanente de son paternel ne lui laisse que peu de perspectives d'avenir. Yasu, un élève du lycée chaud de la ville a rejoint leur bande, il cache ses thérapies de conversion à ses amis et tâche de profiter de la bouffé d'air qu'ils lui procurent tant que ça dure.