Modern Knight - Promenade entre vieux amis


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MickuV
Published
5 years, 21 days ago
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Après avoir fini la fiche de Méo et en commençant à réfléchir à la fiche de Kay, je voulais écrire un petit texte où ils prennent du temps pour se poser un peu plusieurs jours après leurs retrouvailles. Donc, il vaut mieux avoir lu la fiche de Méo avant de lire ce texte.

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Après avoir passé l’après-midi à subir l’entraînement de son oncle, Méo put enfin prendre quelques temps pour se reposer. Il savait que Kez ne serait pas disponible étant donné que Lance l’avait réquisitionné juste après leur séance. Avant de chercher un endroit où se poser, il décida d’aller auprès des sœurs Shiram pour savoir comment se portait Natalia. Cependant, si cette dernière et Iris étaient bien là, Kay manquait à l’appel. Sa grande sœur lui indiqua qu’elle venait tout juste de sortir pour se promener quelques temps. Une fois cette information obtenue, il se dirigea dans le jardin, souhaitant s’allonger un long moment contre l’unique arbre qui s’y trouvait.

Méo laissa son regard se perdre dans les nuages qui prenaient une teinte de plus en plus sombre avec le temps. Il pensait rester ici une bonne petite heure, appréciant le calme qui le détendait après ces nombreuses heures à apprendre le maniement de l’épée. Mais alors qu’il se perdait dans la masse céleste qu’il contemplait, il entendit quelqu’un prononcer son nom. Il baissa légèrement la tête et vit Kay le regarder par-delà la haie. Visiblement, elle n’était pas encore partie bien loin, pensa-t-il sur le moment. Le jeune homme se redressa correctement, attendant qu’elle continue de parler.


— Ça te dit de m’accompagner ? lui demanda-t-elle. Je vais faire un tour.


Il réfléchit quelques instants à sa proposition avant d’accepter. Même s’il appréciait rester seul ainsi, l’idée de passer du temps avec sa vieille amie l’enchantait assez. Surtout qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de le faire depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Elle l’attendit donc avant de partir en sa compagnie.

La jeune fille était ravie de pouvoir profiter de cette marche en sa compagnie. Elle aussi avait l’impression de pouvoir rattraper le temps perdu. Concernant Méo, il ne prononçait pas un mot, se contentant d’avancer tout en gardant sa main gauche dans la poche de son pantalon. Cela n’étonna guère Kay vu qu’elle savait qu’il n’était pas du genre à engager les conversations, laissant toujours les autres le faire à sa place. Ne souhaitant pas passer ce moment sans dialogues, elle s’exécuta :


— Alors, ça a été cette séance d’entraînement avec ton oncle, cette fois ?

— Ça fait deux semaines et je commence à peine à les supporter, avoua-t-il. Mais oui, ça a été.

— Ah bah c’est cool si tu t’y fais enfin. Tu avais vraiment l’air de galérer, au début.

— En même temps, j’avais jamais eu l’occasion de me servir d’une épée. Mais j’avoue que plus ça vient, plus ça me plait.

— Par contre, j’aurais pensé qu’il aurait été plus tendre avec toi, vu que tu es son neveu. J’ai l’impression qu’il est encore plus dur avec toi qu’il ne l’a été avec moi.

— Je ne sais pas. J’ai toujours pensé qu’il s’acharnait sur moi parce qu’il n’arrive pas à me supporter. En même temps, on se connaissait pas vraiment avant qu’il me récupère chez les flics.

— Tu ne l’avais jamais rencontré avant ? demanda-t-elle, surprise.

— Si, une fois. Mais j’avais quatre ans et je l’ai plus jamais revu après. Mon père ne savait pas qu’il avait un grand frère à ce moment-là, alors...

— Je vois...


Elle le tira légèrement par la manche pour qu’elle le suive dans une petite ruelle. Elle se justifia en disant qu’il s’agissait d’un raccourci les menant à un endroit où elle aimait se poser. Dans tous les cas, Méo lui faisait confiance et ne s’y opposa pas.


— Et il était comment avec toi ? questionna-t-il.

— Au début, il me faisait beaucoup de reproches. Mais c’était surtout de ma faute. Quand il nous a récupérées, j’étais insupportable parce que je voulais retrouver nos parents, bien qu’il nous avait dit qu’ils étaient morts. Mais je ne voulais pas y croire alors, je faisais des comédies pas possibles. J’ai compris avec le temps qu’il ne voulait que notre bien et que j’avais aucune raison de lui en vouloir. Qu’est-ce que je me sens bête en repensant à comment j’étais il y a six ans.

— Après, t’as toujours été une chiasse.

— Hé, je t’emmerde !


Il lui répondit avec un sourire et elle avec un petit rire. Ils ne s’étaient jamais envoyés des piques comme celle-ci quand ils étaient plus jeunes mais ça n’avait pas dérangé Kay. Elle avait même l’impression d’être ainsi plus proche de Méo.


— Qu’est-ce que tu as changé, quand même, reconnut-elle. T’es toujours aussi réservé mais tu t’imposes bien plus, maintenant.

— Toi, par contre, t’es toujours la même. Même si t’es bien plus calme qu’avant.

— Hé oui, je suis devenue sage. Enfin, je crois ? Peut-être pas tant que ça !


Elle s’en amusa à nouveau et cela fit plaisir à son vieil ami. En sortant de la ruelle, Kay continua de le guider en passant à leur gauche. Ils se dirigèrent alors jusqu’à un petit parc pour enfants pauvre en jeux. Il y avait uniquement une balançoire qui semblait déjà avoir fait son temps mais qui faisait tout de même le bonheur d’un petit garçon ainsi qu’un tourniquet plutôt sale. Il y avait également un banc déjà pris par le père qui surveillait son fils tout en écrivant sur ses dossiers et un gros rocher situé à l’opposé. Les deux amis choisirent ce dernier comme siège sous la décision de Kay.

La jeune Shiram regardait l’enfant se balancer quelques instants tandis que Méo avait les yeux sur la route qui leur faisait face. Le garçon vit qu’elle l’observait et n’hésita pas une seconde à dire lui « Bonsoir ! ». Il lui fit un geste de la main avec un grand sourire et salua également son père qui la remarqua. Elle se tourna ensuite dans la même direction que son ami d’enfance. Après une petite minute de silence, elle lui demanda :


— Dis, Méo... Comment c’était à Chalondes ?

— Je vivais dans un appart’ de merde mais je m’y suis fait à force. La bande était un peu une deuxième famille pour moi. C’était la misère mais on se débrouillait pour pas être malheureux.

— C’est le principal.

— Et vous deux ? À part Lance qui t’engueulait pour tes caprices, je veux dire.

— Oh, on ne manquait de rien, je dois avouer. Le plus chiant pour lui, ça a été de trouver un moyen pour que je puisse continuer l’école. Au final, j’ai suivi des cours par correspondance et Iris m’aidait quand elle n’allait pas travailler. Et puis, nous avons aussi appris à maîtriser un peu plus nos pouvoirs. À part ça, rien de bien fou.

— Je vois.

— C’est marrant, quand même...

— De quoi ? dit-il en la regardant un peu surpris.

— Je me rends compte à quel point nos vies sont à peu près similaires, même si toi, tu avais un peu plus de mal que moi. Mais au fond, on a eu la même vie.

— Ah oui, c’est vrai...


Méo ne savait pas trop quoi rajouter devant cette constatation. Il se contenta de s’étirer un coup, espérant qu’elle trouve un autre sujet de conversation. C’est alors qu’il sentit que Kay lui attrapa le avant-bras droit, relevant légèrement sa manche pour regarder le bracelet noir et blanc qui s’y cachait.


— J’étais si contente de voir que tu l’aies gardé, avoua-t-elle tout en lui lâchant le bras. Enfin, je ne t’en aurais pas voulu si tu l’avais perdu, bien sûr... C’est juste que...

— Il est beaucoup trop important à mes yeux pour que je le perde, Kay.


Elle était étonnée face à une telle réponse de sa part. Elle le laissa expliquer ses raisons.


— C’est toi qui me l’as fait, après tout. Même si j’avais peur de te mettre en danger en cherchant à te retrouver, je voulais garder le seul souvenir que j’avais de toi. À chaque fois que je le regardais, je me demandais si tu allais bien. Et tu peux croire que ceux qui ont essayé de me le prendre pour me faire chier, je leur ai appris la vie à ma façon.

— Vraiment ? Ça me touche beaucoup ce que tu me dis...


Elle mit son avant-bras gauche entre eux et tira la manche de sa veste. Son bracelet bleu et rouge se trouvait toujours à sa place, entourant de son poignet. Elle le fixa un moment avec un air mélancolique.


— Si tu savais combien de fois j’ai pleuré en le regardant. Pour moi, c’était le seul souvenir que j’avais d’un ami que je pensais avoir perdu pour toujours. Je ne pouvais pas m’en séparer tellement tu étais une personne importante à mes yeux. Et maintenant, tu es là, bien vivant... À croire que quand je disais vouloir te revoir en le regardant, quelqu’un m’a entendu et a exaucé mon rêve...


Méo leva la tête et vit les yeux de son amie gorgés de larmes. Elle avait déjà eu cette réaction lors de leurs retrouvailles alors cela ne l’étonnait pas vraiment. Toutefois, il colla son poignet contre le sien, liant les deux bracelets ensemble. Kay le regarda, ne comprenant pas son geste.


— Arrête de pleurer, lui dit le jeune homme avec le sourire. On est à nouveau ensemble, autant en profiter maintenant, nan ?


Elle lui rendit et passa son autre manche sur ses yeux tout en reprenant son calme.


— Tu as raison ! On a du temps perdu à rattraper !

— Je préfère ça.


Tous deux tapèrent amicalement le poing possédant le souvenir de l’autre avec le leur. Ils continuèrent à discuter encore une bonne demi-heure de divers sujets avant de se rendre compte que la nuit était tombée, annonçant qu’il était temps de revenir à la maison. Finalement, Méo ne regretta pas de ne pas être resté contre son arbre à ne rien faire.