Dialogue - Aldrich & Ynaris


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MickuV
Published
4 years, 3 months ago
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Le chevalier Aldrich souhaitait discuter avec la fille d'un de ses amis après ne pas l'avoir vue pendant plusieurs années.

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Année 1230
Campement de l’Armée de la Libération


Après avoir fini cette réunion stratégique avec le comte Siméon d’Uldine et des autres membres importants de l’Armée de la Libération, le chevalier Aldrich décida de se rendre dans la tente de la mage Ynaris.

— Ynaris ? Vous êtes là ?
— Seigneur Aldrich ! s’exclama-t-elle en laissant son travail sur un coin de table avant de s’approcher du chevalier. Je vous en prie, entrez. C’est toujours un plaisir de vous voir. Avez-vous besoin de moi pour quelque chose en particulier ?
— Non, rien de spécial. Je voulais juste voir si vous n’aviez aucun souci pour vous installer.
— Cette attention me touche beaucoup mais ne vous en faites pas pour ça. Dormir sous une tente est devenue une habitude pour moi.
— Si vous me l’assurez, ça me rassure.
— Quelque chose m’échappe tout de même... Pourquoi vous vous tracassez à me vouvoyer alors que vous me connaissez depuis que je suis petite ? Vous avez toujours le droit de me tutoyer, vous savez ?
— Je peux ?
— Bien sûr ! Pourquoi je vous l’interdirais ?
— Je pensais que tu ne voulais pas que je te traite comme une enfant, maintenant que tu es une jolie jeune femme.
— Vous me flattez mais je n’aimerais pas faire concurrence à Dame Rosalyne, vraiment...
— Pardon ? dit-il en haussant un sourcil.
— Allons, c’était une plaisanterie ! avoua Ynaris en riant. Mais, de grâce, ne vous cassez pas la tête pour savoir comment me parler sous prétexte que je ne sois plus la petite fille que vous avez connue. Soyez naturel.
— D’accord... Enfin, même si tu as grandi, tu resteras à mes yeux la petite fille que j’ai connue.
— Celle qui vous appelait « Oncle Aldrich » ? Si elle vous manque tant, je peux faire un effort pour vous.
— Ha ha ! Ça serait ridicule pour nous deux, tu ne crois pas ?
— Oncle Aldrich ! fit-elle soudainement avec une voix plus claire et enfantine. Comment faites-vous pour être aussi grand ?!
— Oh oh je peux t’aider à être grande quelques instants, si tu le souhaites tant !

Aldrich attrapa soudainement la mage par la taille et la suréleva, provoquant un fou rire de leur part à tous les deux. Elle dut se tenir à lui par ses épaulières pour ne pas qu’ils perdent l’équilibre.

— Malheureusement, je ne suis plus aussi légère qu’à l’époque.
— Et oui ! Je ne pourrais plus te poser sur mon épaule comme avant.

Il la remit sur terre après ce petit écart de conduite.

— Finalement, tu n’as pas tant changé que ça, continua Aldrich. Enfin, la seule chose qui a changé, c’est que tu es passé de « mignonne » à « ravissante ».
— Oui, c’est l’un des avantages que l’on peut avoir en devenant adulte. À défaut de perdre l’innocence de l’enfance contre des responsabilités.
— Allons, tu es encore jeune, Ynaris ! Tu peux encore profiter de la vie avant de commencer à songer à une vie de famille.
— Voilà qui est plutôt étonnant. Ce discours est l’exact contraire de celui de mon père. Il tient à ce que je trouve l’homme de ma vie au plus vite.
— Aah, je reconnais bien Nédéric, tiens ! Toujours à penser au bonheur de sa fille et à l’avenir des Idelrone.
— Exactement... Je ne vous cache pas que cela est très étouffant, à force.
— Je n’en doute absolument pas mais il ne pense pas en mal, crois-moi.
— J’en suis consciente, Aldrich. Simplement, j’ai besoin de liberté et c’est assez difficile avec lui. Vous savez que je dois lui écrire au moins une lettre par mois afin de lui dire comment je vais ? Si je ne lui avais pas fait cette promesse, il ne m’aurait jamais laissé quitter le comté pour aller à l’académie.
— Au moins, je sais ce que je ne dois pas faire pour le bien-être de Diana. Enfin, c’est encore un peu tôt pour y penser.
— Vous connaissant, vous serez le premier à venir à son secours au moindre petit problème qu’elle rencontrera. Mais je ne m’inquiète pas pour elle, je sais que vous et Rosalyne serez de très bons parents.
— Je l’espère sincèrement. Je m’en veux déjà qu’elle soit née dans ces conditions. Maintenant, je ne peux que faire en sorte qu’elle puisse vivre dans un royaume où ce n’est pas la terreur qui règne. Décidément, j’ai plus d’une raison pour avoir la tête de cette catin.
— N’allez pas non plus vous sacrifier au nom de ces mêmes raisons, hmm ? Il ne faudrait pas qu’elle grandisse sans son père.
— Tu parles à un membre du Gant de Fer, ma chère Ynaris. On ne nous a pas aussi facilement.
— Dois-je vous rappeler que l’autre raison qui vous pousse à vouloir la mort de la reine est qu’elle a probablement fait assassiner votre ami qui était lui aussi membre de votre petit groupe ?
— Ce que je veux dire, c’est que je ne fonce tête baissée que si je suis sûr de pouvoir m’en sortir. Jamais je ne prendrai le risque d’y laisser ma vie. Je ne voudrais pas rendre Rosalyne malheureuse en étant aussi idiot.
— Vous avez intérêt, oui. Après tout, moi aussi, je ne voudrais pas perdre mon grand et fort Oncle Aldrich, ponctua-t-elle sa phrase avec la même voix d’enfant de tout à l’heure, provoquant un fou rire chez le chevalier.
— Ah, ça ! Personne ne peut l’arrêter, ton oncle ! Bon, que dirais-tu de rattraper le temps perdu ? À moins que tu ne sois occupée avec tes trucs magiques, là.
— Hmm je pense que mes « trucs » peuvent patienter un moment. Allez-vous installer, je vais chercher une bouteille de ma réserve personnelle.
— Réserve personnelle ? Je ne pensais pas que tu étais une grande amatrice d’alcool, ma grande !
— Uniquement de vin de bonne qualité. J’y tiens beaucoup.