Le feu et la glace


Authors
Ethelea
Published
3 years, 11 months ago
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Explicit Sexual Content

Il lui a fallu du temps, mais Minami a finalement retrouvé la mémoire. Elle se souvient pleinement de Nanti, de leur histoire et de son amour pour lui. Et lui, il est heureux d’enfin la revoir, celle qu’il a toujours connue. Ils partagent cette nuit ensemble, pour se retrouver, se découvrir et laisser libre cours à leur amour.

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Minami écarta le rideau et entra la première dans la pièce sombre, suivie de près par Nanti qui alluma une à une les bougies disposées contre les parois rocheuses, leur permettant d’y voir plus clair. La jeune femme s’approcha doucement du lit en bois massif, et se laissa tomber assise sur les épaisses couvertures en fourrure, amusée par ce décor à la fois sauvage et pittoresque.

— Pour sûr, ça me change du monde duquel je viens, lança-t-elle en passant sa main sur l’épaisse peau de bête qui recouvrait intégralement le matelas à deux places.
— Te plains pas, au moins tu dormiras pas par terre, répliqua Nanti en se relevant, avant d’aller s’asseoir à côté d’elle.

Minami sourit et se mit à observer les parois de la grotte d’un air pensif. L’air était frais, mais rien qu’à voir les lueurs blafardes que les bougies projetaient sur les murs ternes, elle sentait son corps se réchauffer.
Elle jeta un regard à Nanti, toujours assis à côté d’elle, le regard égaré dans le vide. Il avait l’air encore plus perdu qu’elle ne l’avait elle-même été depuis qu’elle s’était extirpée des entraves d’Oscuro. Une période de sa vie qu’elle préférait occulter, surtout maintenant qu’elle avait retrouvé un endroit où rentrer.
Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, lui.

— Tu boudes encore ? le nargua-t-elle en se rapprochant de lui, cherchant son regard. Je me moquerai plus de ton lit, va !

Elle rapprocha sa main de son oreille mais il l’arrêta avec un sourire, et lui jeta un regard en coin.

— Fais attention, dit-il, tu pourrais réveiller la colère mortelle des Laowyn…
— Ah, vraiment ? répliqua Minami en se tournant vers lui, abandonnant ses chaussures pour placer ses deux jambes repliées sur le lit. Je n’ai pas peur, figure-toi !

Elle se pencha vers lui et son assaut reprit de plus belle, sous la surprise et l’amusement de Nanti qui tentait tant bien que mal de dévier ses mains avant qu’elle n’atteigne ses oreilles.

— Pas touche ! invectiva-t-il vainement, en se laissant repousser par les assauts énergiques de Minami.
— Pourquoi pas ? répliqua la jeune femme en riant.

Elle lui attrapa une main et parvint à agripper de l’autre l’une de ses oreilles touffues, sans chercher à retenir un éclat de rire victorieux. Mais au lieu de repartir dans la bataille comme elle s’y attendait, Nanti se figea et lui jeta un regard à mi-chemin entre la stupeur et la consternation. Il sembla même à Minami qu’il s’était mis à frémir.

— Minami… souffla-t-il, le regard soudain très sérieux malgré le sourire gêné qui étirait ses lèvres. Tu pourrais me lâcher ?...

Perplexe, la jeune femme laissa glisser sa main le long de la fourrure qui recouvrait son oreille pour la retirer, ce qui fit frémir Nanti de plus belle. Il lui saisit le poignet si vivement qu’elle dut retenir un cri de stupeur, et le regarda dans les yeux, ne s’attendant visiblement pas à ce que ce simple contact le mette dans un état pareil. Elle regarda son poignet emprisonné par la main glacée de son ami, qui tremblait comme s’il venait d’avoir la peur de sa vie.

— Nanti, ça va ? questionna-t-elle, à la fois surprise et inquiète de le voir se mettre dans un tel état.

Il ne répondit pas et tira le poignet de Minami vers lui. La jeune femme se laissa entraîner, et ses yeux s’agrandirent quand elle sentit l’autre main de Nanti se plaquer dans son dos, et ses lèvres se déposer dans son cou brûlant.

Elle sentit aussitôt un frisson intense qui la fit frémir des pieds à la tête, à tel point qu’elle se crispa et attrapa par réflexe la chevelure de Nanti avec sa main valide. Il était totalement immobile, et ne relâchait pas son emprise sur son poignet droit, pas plus qu’il ne faisait le moindre mouvement de la tête, qu’il gardait obstinément plaquée contre la sienne. Minami pouvait entendre sa respiration saccadée, et sentir les pulsations de son cœur qui s’accéléraient de plus en plus, imitant le sien. Elle resserra son étreinte et ferma les yeux, soudainement apaisée. Plutôt que de se laisser intimider par la situation, elle préféra se laisser aller contre Nanti, cessant enfin de ressasser ses souvenirs agités et encore flous.
Elle n’avait plus besoin de se souvenir de tout. Elle pouvait tout aussi bien reconstruire sa vie à partir de cet instant.
Avec lui.

A l’issue de longues minutes silencieuses, Minami finit par lever sa main tremblante en direction de la tête de Nanti, et, comme pour réitérer son expérience, elle caressa son oreille de fourrure bleu sombre, dont la réaction face à ce nouveau geste ne se fit pas attendre.

Parcouru d’un nouveau frisson qui faillit lui arracher un gémissement, Nanti la renversa sur la fourrure sombre qui recouvrait le lit, saisissant chacun de ses poignets pour la plaquer contre le matelas. Minami lui jeta un regard surpris, constatant que son regard avait totalement changé, et qu’une étincelle s’était allumée dans ses yeux.
A nouveau, il rapprocha sa tête de celle de la jeune femme, qui sentit un nouveau frisson incomparable lorsque ses lèvres entrèrent en contact avec sa jugulaire. Elle se cambra en gémissant faiblement tandis que les lèvres de Nanti glissaient langoureusement le long de son cou, tiraillée entre les sensations contradictoires que lui procuraient ses lèvres froides et sa langue brûlante. Mais jamais elle n’aurait soupçonné que ce simple contact lui procure de telles sensations, à la fois plaisantes et déroutantes.
Elle replia les jambes et tenta de se mouvoir, mais Nanti la maintenait avec trop de force pour qu’elle réussisse à se dégager. Elle ferma les yeux et laissa sa tête partir en arrière, poussant un long soupir pour tenter vainement de se détendre. Mais au fur et à mesure que les lèvres de Nanti s’aventuraient en direction de son sternum, sa sensation de plaisir laissait peu à peu place à une peur panique qui la crispa de plus belle.

— Nanti… souffla-t-elle, ses poignets tremblants sous la force qu’elle employait pour se libérer de ses entraves.

Nanti se redressa, surpris par le timbre de sa voix, et la regarda dans les yeux avant de lui lâcher les poignets. Minami se rassit, les bras instinctivement resserrés contre son corps.

— Je suis désolée, je… je n’ai pas envie que tu voies ça.
— Que je voie quoi ?

Elle détourna le regard, incapable de chasser de son esprit les bribes d’images insoutenables des tortures qu’elle avait subies dans l’antre d’Oscuro. Ces longues années avaient gravé sur son corps des marques indélébiles, aussi irrémédiablement gravées sur sa peau que ces éclats de souvenirs douloureux l’étaient dans son esprit malmené.
Nanti remarqua alors les quelques blessures que les avant-bras de la jeune femme portaient, que ses longues manches de soie fine ne parvenaient pas à dissimuler totalement. Fronçant les sourcils, il devina qu’elle en portait d’autres, conséquences de ce qu’elle avait subi lors de sa longue période de captivité.

Nanti se rapprocha de nouveau d’elle et vint l’étreindre avec douceur, gêné lorsqu’il sentit qu’elle était totalement crispée par la situation.

— Ne t’en fais pas, lui souffla-t-il. Moi aussi, je garde une blessure ineffaçable. N’aie pas peur de me montrer les tiennes…

Il la regarda dans les yeux, et l’invita à faire de même en posant sa main contre sa joue. Minami frémit, à la fois intimidée et envieuse de se laisser aller avec lui, se perdre une nouvelle fois dans une étreinte brûlante et glacée, et laisser ses sentiments s’exprimer à sa place.

— Tu as confiance en moi ? demanda-t-il sans la quitter du regard.

Elle savait que la réponse se lirait dans ses yeux embués de larmes, rattrapée par ses émotions et sa peur lointaine, peu à peu chassée par l’amour incommensurable qu’elle pouvait lire dans le regard de son ami.

— Oui, répondit-elle dans un souffle.

Cette réponse suffit à Nanti, qui se pencha de nouveau vers elle et plaqua ses lèvres contre les siennes. Pour toute réponse, Minami ferma les yeux sans chercher à retenir un gémissement étouffé, et elle l’étreignit vigoureusement tandis que les mains de son ami descendaient dans son dos, accentuant cette sensation d’abandon qui commençait lentement à s’emparer d’elle.
Elle se crispa de nouveau lorsqu’elle sentit que les mains glacées de Nanti se glissaient sous ses vêtements, mais elle le laissa caresser ses cicatrices d’un geste à la fois tendre et passionné, comme s’il voulait explorer son corps et s’en emparer dans un même geste.
Ses nombreuses marques étaient particulièrement sensibles, mais elle avait la sensation paradoxale que ce contact la rassurait, comme s’il l’aidait à les accepter et à supporter leur existence, malgré les souvenirs douloureux qu’elle y avait associés.

Elle perdit pieds sans même s’en rendre compte, de nouveau basculée sur le lit tandis que Nanti la saisissait par le bassin, plaquant son corps contre le sien et l’embrassant avec fougue, attrapant d’une main l’épaisse fourrure qui recouvrait le lit pour la laisser retomber sur eux. Minami laissa alors ses mains s’aventurer sous sa tunique en tissu fin, parcourant chaque centimètre de sa peau glaciale avec douceur et fermeté, comme pour le garder proche d’elle, plus proche qu’il ne l’avait jamais été.
Encouragé par son geste, Nanti se redressa et retira son vêtement sans attendre davantage. Il ne laissa pas le temps à Minami de se délecter de la vision qu’offrait son torse dénudé, et laissa de nouveau ses lèvres descendre dans le cou de la jeune femme, qui se crispa aussitôt. Elle se mit à respirer avec de plus en plus d’avidité, frémissante, maintenue par Nanti qui avait résolument trouvé l’un de ses points sensibles. Et cette fois-ci, elle ne chercha pas à l’arrêter lorsqu’il remonta ses mains au niveau de sa cage thoracique, empoignant le tissu bleu nuit qu’elle revêtait. Il défit lentement le corsetage qui maintenait son vêtement fermé, tout en embrassant la peau brûlante de la jeune femme, qui sentait son esprit s’égarer de plus en plus, s’abandonnant à ce plaisir intimidant qu’elle éprouvait pour la première fois.
Résolue à accorder toute sa confiance à celui qu’elle chérissait.

Elle ferma les yeux en sentant les lèvres de Nanti s’aventurer près de son sternum, et descendre jusque sur sa poitrine. Le contact des mains glacées de son ami contre ses seins la fit frémir ; celui de sa langue brûlante lui arracha un long soupir qu’elle ne chercha pas à taire.
Elle n’avait encore jamais constaté à quel point le corps de Nanti était froid, à cause des pouvoirs de glace dont il était apte à faire usage. Sa proximité avec lui n’en devenait que plus perturbante ; sentir sa peau glacée contre la sienne la faisait frémir mais l’exaltait d’autant plus. Elle entoura ses jambes autour des siennes, et le serra encore plus fort contre elle. Lorsqu’il rapprocha de nouveau son visage du sien, elle l’embrassa avec passion tout en passant ses mains sur ses oreilles, ce qui lui arracha un nouveau gémissement étouffé.
En réponse, il laissa descendre sa main le long de son ventre, et dépassa son nombril pour se glisser sous son pantacourt. Minami se crispa, surprise par son geste, tandis qu’une nouvelle vague de plaisir se mettait à frétiller sous sa peau brûlante. Elle fléchit nerveusement ses genoux, et saisit le poignet de Nanti comme pour arrêter son geste. Mais ce dernier ne se laissa pas décontenancer et préféra la débarrasser du dernier vêtement qu’elle portait encore.

Elle le laissa faire, trop nerveuse pour tenter de ralentir sa manœuvre. Et aussitôt après lui avoir retiré son pantacourt, Nanti laissa ses lèvres s’aventurer au niveau de son nombril, laissant ses mains glisser le long de ses cuisses fermes. Minami poussa un long soupir et laissa sa tête retomber contre le matelas, frissonnante de plaisir, incapable de tenter quoi que ce soit pour l’empêcher d’aller plus loin.

Elle sentit que ses lèvres glissaient le long de ses cuisses, puis descendaient au niveau de son entrejambe, redoublant ses sensations incomparables qui lui faisaient perdre la raison. Elle crispa ses doigts sur la couverture qui la recouvrait de ses mains frémissantes, le corps tendu et secoué par ces vagues de chaleur intenses, soupirant à chaque coup de langue que Nanti lui infligeait, d’une façon bien trop langoureuse et passionnée pour qu’elle réussisse à retenir ses gémissements. A chaque fois qu’elle crispait ses jambes, il en profitait pour les maintenir avec plus de force, relevant ses cuisses pour faciliter sa manœuvre, poursuivant son baiser passionné tout en glissant ses mains sur ses fesses, suivant les courbes magnifiques de son corps frissonnant, comme pour dévorer sa gêne et mieux s’emparer d’elle. Secouée et exaltée, Minami soupira tandis que ses membres se mettaient à trembler de plaisir. Elle voulait à la fois qu’il continue et arrête, comblée et gênée par son geste désinhibé.
Elle finit par attraper sa main qui enserrait sa cuisse gauche, et elle la serra avec autant de force qu’elle le put. Nanti revint alors se placer au-dessus d’elle, et ses yeux perçants croisèrent les siens. Les flammes qui consumaient leurs regards se marièrent et ils s’embrassèrent à nouveau, fermement agrippés l’un à l’autre.
Nanti soupira lorsqu’il mit fin à leur baiser, rapprochant ses lèvres de l’oreille de la jeune femme.

— J’ai envie de toi, murmura-t-il.

Minami soupira à son tour, frémissante, mais resserra son étreinte pour lui faire comprendre qu’elle était prête à l’accompagner, et à danser avec lui jusqu’au bout de cette nuit blanche. Elle laissa ses mains glisser le long du dos de Nanti, passant sur la fine cicatrice qui parcourait sa peau glacée, redescendant jusqu’à sa queue de loup qu’elle caressa de la base à la pointe. Aussitôt, elle sentit que le corps de Nanti se crispait dans son tour, et un gémissement sourd de sa part lui fit comprendre qu’elle avait trouvé un autre de ses points sensibles.

Il plaqua son bassin contre le sien, haletant. Minami agrippa ses épaules tout en répondant à son geste passionné, accompagnant les mouvements sensuels qu’il amorçait au niveau de son bas-ventre, redoublant sa gêne mais également ses envies qu’elle cherchait de moins en moins à dissimuler. Elle laissa à sa tête partir en arrière lorsque Nanti fondit sur sa gorge une nouvelle fois, dévorant son cou tout en augmentant la pression qu’il exerçait sur son bassin.
Elle sentit alors sa main s’aventurer de nouveau auprès de son entrejambe, ce qui lui arracha un gémissement étouffé. Les mouvements sensuels de ses doigts fins la firent frissonner, et elle tenta vainement de se détendre lorsque Nanti entreprit de franchir le peu de distance qui les séparaient encore.
Minami ouvrit grand les yeux, surprise par cette sensation nouvelle, à la fois effrayante et terriblement excitante. Sans se laisser décontenancer, Nanti s’empara des hanches de Minami tout en se penchant pour embrasser sa poitrine, et rapprocha lentement son bassin du sien pour continuer d’entrer en elle, avec une douceur et une sensualité qui fit rapidement oublier toutes ses craintes à la jeune femme. Les baisers sur sa poitrine la faisaient frissonner, mais rien ne l’exaltait davantage que les mouvements langoureux de son ami qui continuait de se rapprocher d’elle, pour finalement parvenir à plaquer son bassin contre le sien.
Minami sentit un frisson puissant la traverser de part en part, et elle replia ses jambes pour les enserrer autour de Nanti et le coincer contre elle. D’abord surprise par son propre réflexe, elle se laissa ensuite complètement aller lorsqu’il rapprocha à nouveau son visage du sien, et l’embrassa avec une passion démesurée.

Minami voyait danser mille étoiles à travers ses paupières closes, égarée dans un univers où il ne subsistait plus que leurs deux âmes égarées, perdues ensemble dans un océan de plaisir et de bonheur partagé. Elle avait totalement oublié qui elle était et quels étaient les souvenirs qui l’accablaient au quotidien. Il ne lui restait rien d’autre qu’une sensation d’infinie proximité avec celui qu’elle aimait de toutes ses forces, et qu’elle gardait serré contre elle, avide de sentir sa peau glacée contre la sienne, ignorant les frissonnements perturbants que ce contact aurait dû lui procurer. Elle resserra l’emprise de ses jambes autour de son bassin pour le maintenir contre elle, l’encourageant à aller le plus loin possible, à s’emparer d’elle et de cet instant qu’ils avaient tous deux attendu pendant bien trop longtemps.
Nanti accentuait ses mouvements au fur et à mesure que leur plaisir respectif prenait de l’ampleur, changeant leur soupirs timides en gémissements de moins en moins étouffés. Haletants, ils ne pouvaient plus que se dévorer du regard tandis que leurs corps continuaient leur valse torride, guidant leur geste dans un tourbillon de douceur et de désir, à mi-chemin entre une détermination implacable et une sensualité hors du commun.
Vint un moment où Nanti ralentit subitement la cadence, tendu, échappant un soupir tandis qu’il plaquait sa tête contre celle de Minami, en essayant visiblement de se détendre tant bien que mal. La jeune femme sentait son corps frémir contre le sien, et son souffle chaud dans sa gorge lui donnait des frissons. Elle passa ses mains brûlantes dans le dos de son ami et le serra aussi fermement qu’elle le put, laissant ses lèvres s’étirer dans un sourire sincère, ses yeux clos et ses sentiments à nu, avide de lui témoigner d’un simple geste tout l’amour qu’elle éprouvait à son égard.
Reprenant son souffle, Nanti se redressa et leurs regards se croisèrent à nouveau. Les flammes qui crépitaient dans leurs yeux rendaient les mots inutiles, même si tous deux avaient envie de trouver ceux qui témoigneraient de l’affection sans limites qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre. Mais ils savaient qu’ils n’avaient rien besoin de dire.
Et leur cœur qui battait encore la chamade, résonnant à l’unisson dans tout leur corps secoué et exalté, constituait pour eux une preuve suffisante.

Nanti serra les dents et s’étreignit à nouveau du bassin de Minami, amorçant de nouveaux mouvements de plus en plus déterminés, avec une vigueur croissante qui fit rapidement croître les sensations vertigineuses de la jeune femme. Elle sentit son corps se cambrer sous le plaisir incomparable qui la dévorait de part en part, et sentit ses jambes se crisper, ses cuisses s’écarter machinalement et ses mains frissonnantes agripper la tête de Nanti, passant ses mains dans sa chevelure lisse et sur ses oreilles fourrées, comme pour faire grimper son extase au maximum et lui faire totalement perdre pieds avec elle. Sa manœuvre sembla obtenir l’effet qu’elle attendait ; ses soupirs se changèrent peu à peu en grognements sourds tandis qu’il laissait de nouveau son visage fondre dans son cou, saisissant sa peau avec fermeté tout en continuant de lui infliger ses va-et-vient avec de plus en plus de vigueur, redoublant de détermination. Minami échappait des gémissements qu’elle cherchait de moins en moins à taire, sentant son visage prendre feu tout comme le reste de son corps frémissant de plaisir,  laissant son esprit s’égarer davantage à chaque à-coup qui lui faisait perdre la tête.
Elle serra Nanti contre elle, et leur dernière plainte s’échappa en chœur lorsqu’il vint plaquer une dernière fois son bassin contre le sien, déclenchant un frisson intense et incomparable qui les gagna simultanément. Nanti s’empara des hanches de la jeune femme avec tant de force qu’il manqua de peu de les griffer, et, haletant, il cala sa tête contre la sienne, reprenant son souffle avec avidité tandis qu’elle continuait de s’agripper à lui.

Ils n’entendaient plus que leur souffle saccadé et ne sentaient plus que leur cœur qui battait la chamade, leurs corps plaqués l’un contre l’autre, comme le feu et la glace en communion parfaite, transcendante. L’esprit encore bouillonnant, ils restèrent longuement immobiles, savourant leur sensation d’apaisement total, qui détendait leurs muscles un à un, laissant leur rythme cardiaque redescendre lentement à la normale.
Leurs esprits partiellement retrouvés, ils s’allongèrent de tout leur long sur le matelas, blottis sous l’épaisse fourrure qui les recouvrait, sans relâcher leur étreinte. Ils reprirent leur souffle calmement, encore secoués par leurs ébats, et émus par leur proximité sans bornes, que leurs caresses tendres rendaient encore plus forte. Et ils continuèrent de se dévorer du regard durant les longues minutes qu’il leur fallut pour s’abandonner à un long et chaleureux sommeil.