Description


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lumen_crey
Published
3 years, 3 months ago
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Je vous présente l'inscription d'Askataluna que je joue dans le roleplay « Tsuma ». Elle a été publiée le 12 décembre 2020.

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Askataluna est un demi-dragon. Elle a dix-huit ans. Son anniversaire est le neuf décembre. Elle effectue des basses besognes pour subvenir à ses besoins.  

Contrairement aux autres demi-dragons, elle est coincée dans sa forme intermédiaire. Elle est incapable de se transformer en humaine ou en dragonne et elle déteste l’avouer. Ses ailes lui permettent de voler sur de courtes distances, mais elle n’a pas l’aisance d’un oiseau ou d’un dragon. Malgré tout cela, elle possède une magie puissante, héritée de son père. Elle maîtrise de nombreux sorts associés au feu et au vent.

Cependant, sa magie de prédilection consiste à copier les sorts des autres. Pour cela, elle a simplement besoin de voir le sort de celui qu’elle veut copier. Elle ne peut cependant copier que deux personnes à la fois. De plus, elle est incapable de copier des pouvoirs psychiques puisqu’elle ne peut pas les voir. Bien entendu, si sa réserve de magie est à sec, elle aura beau copier, elle ne pourra pas utiliser le sort qu’elle a récupéré.

Malgré ses membres imposants, elle est plutôt agile. Elle est cependant loin d’être discrète. Elle est nyctalope.


Son père est un dragon qui a pris forme humaine pour s’accoupler avec une jeune femme. Cependant, il n’a jamais avoué à sa compagne sa véritable nature, de peur qu’elle réagisse mal (oui, il est en droit de penser que tout le monde n’assume pas d’être zoophile). À l’approche de la naissance de leur enfant, il a disparu du jour au lendemain : il savait que sa progéniture ne serait pas tout à fait humaine et craignait encore une fois la réaction de la mère (bon là pour le coup, il est un peu lâche, je vous l’accorde).

Ainsi, un soir d’hiver, un jeune demi-dragon naquit. Cependant, la mère ne survécut pas à l’accouchement : enfanter une bestiole avec des ailes et des cornes, ça peut être un peu compliqué pour une simple humaine. Cet événement s’est déroulé sous les yeux d’un médecin, si je puis dire, et celui-ci adopta en quelques sortes la petite qu’il baptisa Askataluna.

L’homme se nommait Saia. C’était un bourgeois qui pourrait être l’équivalent de nos scientifiques actuels : il cherchait de nouveaux remèdes, de nouvelles plantes et menait ses petites expériences. C’était quelqu’un de réputé pour être cultivé dans de nombreux domaines. Aujourd’hui, mort, il a découvert plein de choses qui figurent dans les écrits qu’il a laissé.

Les premières années, Askataluna fût confiée aux domestiques qui servaient Saia. Le demi-dragon n’a aucun souvenir de cette période. Puis, lorsque l’enfant eut trois ou quatre ans, le chercheur commença son éducation. C’était un homme froid et rigide, la jeune fille apprenait à coups de règle sur les doigts. Enfin, dans son malheur, elle avait la chance d’avoir un corps robuste protégé par de solides écailles. Son apprentissage était ponctué de « monstre » ou « abomination ».

Petit à petit, à ces leçons se superposèrent des expérimentations. Saia testait les réflexes de l’étrange spécimen qu’il avait récupéré, ainsi que quelques substances ou remèdes. Il la mesurait, la pesait, observait sa magie comme une créature inconnue.

Et finalement, Askataluna fut vendue à un marchand d’esclave à ses huit ans. Le moment où elle côtoya les autres esclaves fut court mais intense : elle se souvient de cette rencontre dans les moindres détails et la revit souvent lorsqu’elle ferme les yeux. Elle s’en souvient comme le moment où elle a commencé à exister.

Elle fut jetée à l’arrière d’une carriole, les poignets et les chevilles enchaînées. Paniquée, elle jeta un regard à Saia qui serra une dernière fois la main du marchand. Le rideau de la carriole se referma sur cette vue. Dans la faible luminosité qui régnait sous la toile de leur moyen de locomotion, elle distingua rapidement plusieurs silhouettes.

« Vous croyez que c’est un garou ?

-Mais non, banane ! C’est un demi-dragon.

-Comment tu t’appelles ?

-Askataluna, souffla timidement la nouvelle venue.

-C’est long.

-On se contentera d’Aska. Soit la malvenue dans le monde des esclaves Aska !

-Qui êtes-vous ?...

-Tu vois le gars au bout ? Il vient de Galbir, il a été fait prisonnier à la guerre. Sa famille a été vendue la semaine dernière. C’est le sort des étrangers qui n’ont pas un sou. Ensuite, tu as le jeune homme là-bas, il vient du désert. Lui aussi n’a pas d’argent, des brigands l’ont capturé alors qu’il allait chercher de l’eau pour ses frères. Il a été vendu au marchand. La femme à côté de moi était une prostituée. Elle a été droguée et s’est retrouvée ici par je ne sais quelle magie, elle n’en a aucun souvenir. Quant à moi, je viens de Jutsa. J’y menais une révolte en tant que citoyen et homme libre, mais les opposants politiques sont peu appréciés. J’ai été attaqué et vendu à ce réseau. Nous sommes tous ici pour la même raison : l’insécurité d’un pays et les ingérences de nos souverains.

-Tu déballes nos vies bien facilement, remarqua la prostituée.

-Notre histoire doit être contée sinon jamais les causes de notre malheur ne seront résolues.

-Comme si quelqu’un en avait quelque chose à cirer !

-Nous en avons quelque chose à faire.

-Mais ce n’est pas nous qui choisissons.

-C’est pour cela que je préparais une révolte. Je pense qu’une personne seule ne peut pas diriger tout un royaume, surtout quand cette personne n’a pas conscience de ce que vit le peuple. Seul le peuple peut choisir ce qui est bon pour lui.

-Et toi gamine, qui es-tu ? fit la prostituée en se tournant vers le demi-dragon.

-Je… euh… vivais chez Monsieur Saia HUTSIK. Il m’a recueillie à ma naissance, il m’a dit que mes parents m’avaient abandonnée. Et là, je me retrouve ici pour une raison qui m’est inconnue…

-Il t’a vendue, pour sûr. Il a du récupérer beaucoup, ton espèce est rare.

-Comme une marchandise ?

-Comme une marchandise. »

Aska marqua quelques secondes de silence, digérant l’information.

« Tu sais Aska, il y a des vies qui ont plus de valeur que d’autres. C’est un fait.

-Et celles des orphelins valent peu, de même que ceux qui n’ont pas un sou, qui n’ont pas d’importance dans la vie de ce pays. Parfois, tu auras beau te battre, tu resteras misérable. »

Ces paroles réveillèrent quelque chose dans le cœur de la demoiselle entre la colère et la curiosité. Elle voulait voir, elle voulait voir ces injustices de ses propres yeux.


Sa route la mena à être achetée par un autre bourgeois : Juste HUMUS. C’était un commerçant de tapis et de tissu. Plutôt connu dans le milieu, il employa l’enfant pour faire les tâches ménagères. Il habitait Nista et Aska put y constater les inégalités lors de ses sorties. Au détour, elle découvrit la bibliothèque et commença à y emprunter des livres. Elle commença alors à lire jusqu’à tard le soir, s’enfilant des ouvrages entiers. Ses lectures lui permirent d’affirmer ses opinions et d’apprendre un tas de choses.

Elle détestait sa condition d’esclave mais elle n’avait pas d’intérêt à s’en défaire : si le travail était dur et qu’elle ne gagnait pas un sou, elle n’en restait pas moins logée, nourrie et blanchie. Ainsi, elle resta au service de Juste jusqu’à la mort de ce dernier. Elle fut alors affranchie et se retrouva à la rue. Elle avait quinze ans. C’est ainsi qu’une longue lutte pour survivre commença : trouver du travail, échapper à l’insécurité des bas quartiers, se battre pour avoir de l’eau potable, tout ça dans la misère la plus totale. Si elle a continué d’avancer, c’est parce qu’il y avait cette phrase qu’elle se hurlait intérieurement : « Tu vaux mieux que ça, tu mérites autant que les autres de choisir ta vie. Même si tu crèves, bats-toi pour offrir aux autres les droits que tu n’as pas eu. ».

Un an plus tard, elle quitta Nista pour la campagne. Elle entreprit un pseudo-voyage où elle apprit à se débrouiller seule. Son plaisir était de s’arrêter discuter avec les gens. Ces échanges lui donnèrent du courage et la foi de croire en ses objectifs, ainsi que des éléments pour affiner son projet, celui de bousculer la politique de son pays.

Aujourd’hui, elle est décidée à changer les choses. Enfin, elle n’a toujours pas d’argent ni de toit. Sa situation est encore et toujours la même.

Notons qu’il y a pas mal de non-dits dans cette histoire ma foi très résumée.


Askataluna est très indépendante. Elle a toujours tendance à vouloir tout faire toute seule, parce que finalement, il n’y a jamais eu cette personne bienfaitrice auprès d’elle. Elle a une vision très arrêtée des choses et après tout ce qu’elle a vu, tout ce qu’elle a vécu, elle ne renoncera pas à son point de vue comme ça. C’est de toute façon une battante, quand elle a décidé quelque chose, elle ira jusqu’au bout.

Elle est très exigeante avec elle-même et cette manie a tendance à s’étendre aux autres, même si elle en à conscience et qu’elle essaie de limiter les dégâts. Elle est de tout façon assez autoritaire et s’impose naturellement, elle a une voix qui porte et une carrure qui ne passe pas inaperçue.

Malgré tout, elle est tout à fait capable de mener un échange posément. C’est le genre de personne à traduire sa colère par un ton sec et un regard cuisant qu’en levant la voix. Si elle est d’ordinaire plutôt calme, elle s’énerve facilement notamment du au fait qu’elle est très perfectionniste. Elle est très critique sur ce qui l’entoure et n’a pas peur de manifester son mécontentement. Si elle travaille là-dessus, elle a un peu de mal à accepter les gens qui ont un avis différent du sien.

Author's Notes

Pour conclure, je dirais que j'aime beaucoup ce personnage pour ses convictions et son idéologie. ♪