Les comptines oubliées - [À contre-courant]

Gardant la tête hors de ce déluge de vices

Je nage contre le flot des abysses.

Tiraillée par l’envie de me laisser porter,

Et ma volonté meurtrie d’y résister.

Prisonnière d’une conclusion déjà rédigée,

Retenue par les chaînes d’un avenir tout tracé,

Je cherche encore ma place dans ce récit,

Aux airs malsains d’une divine comédie.
 

Fatiguée des impasses du destin,

J’ai contourné de nombreux chemins ;

Arrachée des ténèbres par cette main,

Qui m’a murmuré que tout n’était pas vain.
 

Désormais à la dérive dans les profondeurs,

Je cherche la sortie de ce dédale de peur.

À chaque nouvelle erreur, une conséquence.

Une énième fin réécrivant notre existence.
 

Je ne supporte plus cette terreur, ces visions d’horreur.

Mais pour ceux qui partagent mon cœur,

Je me dois de continuer à porter ce fardeau,

Quitte à vivre à l’envers, de la tombe jusqu’au berceau.
 

Tic tac.

Au sein de mon pays des merveilles,

J’ai tendu l’oreille,

À la recherche de cette fausse note.

Et te voilà enfin acculée, jeunotte.

 

Gare à toi, à vouloir modifier ma plume

Les tiennes n'en finiront que brûlées.

À tenter de remémorer les erreurs du passé

Tu finiras noyée par son écume.

 

Une fin bien digne de toi,

J’en suis sûr.

Dernier envol pour le désarroi,

Aigle de mauvais augure.

Tic… tac.