Armée de Dumbledore, le recrutement continue


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Author's Notes

Hey !

Voici un texte offert à @drew-winchester. J’ai adoré imaginer ce qui pouvait arriver à Rey lors de cette septième et terrible année à Poudlard.

Enjoy ! <3

-Vas-y, Rey, souffla Seamus.

Rey serra fort le crayon gras dans sa main et regarda le mur face à elle.

Ils étaient au troisième étage. Deux heures du matin venaient de sonner. Seamus faisait le guet en haut de l’escalier, à demi caché derrière une statue représentant Viatrix la Vénéneuse portant son chaudron. Rey posa la mine sur la pierre froide et commença à écrire.

ARMEE DE DUMBLEDORE

La lune était à son premier croissant. A travers la grande fenêtre à l’ouest, sa lumière n’éclairait que faiblement le mur, mais le lendemain, quand le soleil inonderait le couloir, ce serait autre chose. Ce mur était juste en face de la salle généralement utilisée par Alecto Carrow pour ses leçons sur les moldus. Son expression en découvrant le message vaudrait sûrement un paquet de Gallions…

Penser à Carrow fit frissonner Rey. De colère, sans doute. Sa main trembla.

-Ça va ? murmura Seamus.

-Oui, dit-elle machinalement.

-Fais vite. On n’est pas à l’abri d’une ronde…

Rey hocha la tête. Elle posa de nouveau son crayon sur le mur et reprit son travail.

LE RECRUTEMENT

Elle entendait la respiration saccadée de Seamus. Il était nerveux. Qui ne l’était pas, ces temps-ci ? Les hurlements du première année torturé le matin même continuaient de hanter Rey.

Elle contempla son message inachevé. Pourquoi sa main restait-elle figée en l’air ?

Le recrutement continue. Le recrutement continue. Allez, écris-le.

Mais voulait-elle vraiment que le recrutement continue ? Voulait-elle voir des adolescents pleins de bonne volonté frapper à sa porte ? Voulait-elle encore serrer contre elle un gamin au visage tuméfié sans rien pouvoir faire ?

Mais il y avait Neville – Neville qui comptait sur elle. Elle ne pouvait pas rester plantée éternellement dans ce couloir, ou pire, battre en retraite.

Elle respira profondément et affermit sa prise sur le crayon. Au même instant, elle perçut du coin de l’œil une lueur.

-Rey !

Elle ne répondit pas à Seamus. Elle se retourna vers le mur et, en hâte, traça de nouveau ses lettres.

-Rey !

-Pars ! chuchota-t-elle sur le même ton.

-Non !

La lueur grandissait. Elle ignorait qui se promenait avec une lampe dans le château, mais elle ne tenait pas à le découvrir.

CONTINUE

Elle terminait tout juste quand Seamus lui attrapa la main et la tira à sa suite. Son crayon tomba par terre. Dans les escaliers, il y eut des bruits de pas précipités.

Ils sont deux !

Rey échangea un regard inquiet avec Seamus, et ils se mirent à courir pour de bon le long du couloir. Ils n’auraient pas le temps d’aller jusqu’à l’escalier, mais s’ils pouvaient atteindre la tapisserie verte… Il y avait un passage derrière…

-Qui est-ce ? lança une voix caquetante dans leur dos.

En entendant Alecto Carrow, la haine et la peur brûlèrent les entrailles de Rey. A tâtons, elle attrapa sa baguette, mais Seamus lui donna un coup de coude. Si elle se retournait pour lancer un sort, à coup sûr on verrait son visage.

Ils atteignirent la tapisserie au moment où un éclair de lumière rouge les manquait de peu. Seamus se jeta dessus, entraînant Rey avec lui de l’autre côté. Elle roula sur elle-même pour amortir sa chute.

-Duro ! haleta-t-elle en visant la tapisserie qui se changea en pierre.

Ils étaient devant un embranchement. Rey se releva tant bien que mal et poussa Seamus dans le dos pour qu’il prenne le chemin de droite. Derrière la tapisserie solidifiée, elle entendait des voix étouffées.

-Dites donc, ce n’est pas bientôt fini, ce chahut ? grommela une voix distinguée tout près.

Rey sursauta et pointa instinctivement sa baguette vers l’origine de la voix.

-Lumos !

Elle éclaira un tableau au cadre terni montrant un gros homme vêtu de mauve. Celui-ci redressait sa perruque, l’air de mauvaise humeur.

-De mon temps… commença le personnage.

-C’est ça, c’est ça, lança-t-elle.

De profondes fissures commençaient à apparaître dans la tapisserie solidifiée. Rey recula de deux pas, puis décida d’emprunter le chemin de droite. Au moment où elle s’y engouffrait, un gros craquement se fit entendre, suivi du bruit de fragments de pierre tombant au sol. Elle entendit l’homme du tableau pousser une exclamation scandalisée.

-Détruire ainsi les murs du château ! Non mais je vous demande un peu !

-Où sont-ils allés ? hurla une voix. Répondez !

-Je vous ferai savoir que je suis baron, dame, et qu’il convient de s’adresser à moi avec toute la…

-Répondez ou je fais exploser votre tableau !

Rey, plaquée contre le mur, ne progressait que mètre par mètre pour ne pas faire de bruit. A tout instant, elle s’attendait à voir surgir Alecto Carrow ou son comparse silencieux.

-Ils ont pris le couloir de gauche, finit par répondre dédaigneusement le baron.

Rey se promit intérieurement de revenir le remercier, mais son soulagement fut de courte durée.

-Je vais prendre à droite, professeur, dit une voix enrouée, on ne sait jamais…

-Très bien, Filsy, haleta Carrow en s’éloignant.

Rey serra les mâchoires. Filsy était un solide Serpentard de sixième année. La dernière fois qu’elle s’était retrouvée contre lui, elle était seule contre quatre et avait terminé à l’infirmerie. Elle hésitait entre l’envie de le lui faire payer et l’urgence de fuir, mais Filsy décida pour elle en surgissant dans le couloir où elle se trouvait. Rey lui fit aussitôt face.

-Winchester, ricana-t-il en levant sa baguette. J’étais sûr que c’était toi. Tu crois qu’ils te mettront au cachot ? Tu tiendras compagnie aux minables de deuxième année… Il y en a un qui pleure sans cesse…

-Ça me changera de toi qui parles sans cesse, répliqua Rey.

Filsy plissa les yeux et prit une grande inspiration. Avant qu’il ne puisse hurler, elle réagit.

-Silencio !

Filsy, surpris, se mit à tousser en silence et agita sa baguette, sans résultat.

-Alors, on n’a pas encore appris les sortilèges informulés ? On se retrouve sans ses copains pour taper à sa place ? dit Rey en haussant les sourcils, faussement étonnée.

Filsy carra les épaules et bondit sur elle avec l’intention manifeste de la frapper au visage.

-Impedimenta !

Alors qu’il s’écroulait au sol, Rey entendit des bruits lointains. Leur altercation avait dû parvenir aux oreilles de Carrow… Il fallait qu’elle parte, et rapidement.

-Oubliettes, souffla-t-elle.

Le regard de Filsy se fit lointain. Rey lui donna un coup de pied, éteignit sa baguette, et tourna les talons en toute hâte. Elle prit la direction de l’ouest, monta deux escaliers en courant, et allait ouvrir une porte quand celle-ci claqua contre le mur. Emportée par son élan, Rey heurta quelqu’un.

-Rey ?

-Nev ? bredouilla-t-elle.

Pour toute réponse, il l’attrapa doucement et la serra brièvement contre lui. Rey poussa un long soupir.

-Seamus est revenu sans toi, il disait que Carrow était derrière… On commençait à s’inquiéter.

-Tout va bien, dit-elle en reprenant son souffle. J’ai même eu l’occasion d’apprendre la vie à Filsy.

-Tu me raconteras ça quand on sera dans la tour, dit Neville. Vous avez réussi ?

-Oui, on a réussi.

A la lueur du clair de lune qui filtrait par une fenêtre, Rey vit un sourire animer le visage de Neville. Elle se força à lui sourire en retour, même si la peur lui mordit de nouveau le cœur.