Rendez-Vous


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Misical
Published
4 years, 4 months ago
Updated
4 years, 4 days ago
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Chapter 2
Published 4 years, 4 months ago
1804

Lys, une danseuse et amie de la célèbre chanteuse Esma, a la chance de pouvoir se rapprocher de son idole de toujours : Elysion. Ce dernier n’est pas vraiment indifférent à ses charmes, mais les deux n’osent pas faire un pas vers l’autre. Il faudra bien l’aide de leur entourage pour leur organiser un rendez-vous digne de ce nom.

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Rendez-vous galant


Lys ne savait plus quoi penser. Les choses se dégoupillaient-elles trop bien ? Ou les choses allaient-elles beaucoup trop vite ? La voilà, habillée de façon à la mettre en valeur, à attendre son rendez-vous galant. La Joliflor s’était assise sur le rebord de la fontaine, en fixant ses pieds. En avait-elle trop fait ? Pourtant, sa cousine et Esma avaient toutes les deux validées sa tenue. Et si elle en faisait beaucoup trop ? Et si elle le faisait fuir dès qu’il la voyait ? Et puis, pourquoi avait-elle accepté cette sortie arrangée ?!
Elle était en train d’attendre Elysion, et plus les minutes passaient, plus elle se disait qu’elle pouvait encore faire demi-tour. Mais tandis qu’elle attrapa son téléphone pour tenter de trouver du réconfort dans ses messages, une ombre se dressa au-dessus de sa tête.

— Désolé, j’espère que je ne suis pas trop en retard ?

Son cœur s’accéléra lorsqu’elle reconnut la voix de son idole. Elle leva la tête tout en éteignant l’écran de son portable. Il était là, devant elle, toujours aussi beau, comme sur les posters de sa chambre. Sa chemise noire au col ouvert qui laissait entrevoir ses clavicules et son torse musclé qu’elle avait envie de frôler du bout des doigts. Le Givrali lui fit un petit sourire timide, se grattant l’arrière de la tête, ne sachant plus où se mettre. Lys rougit légèrement, mais lui rendit son sourire en se levant et en rangeant son téléphone dans son sac :

— Tu es piles à l’heure ! 

Le chanteur eut un léger mouvement de recul lorsqu’elle se mit à sa hauteur. Il se concentrait un maximum pour éviter de créer un blizzard. En plein été, elle avait opté pour une robe légère qui épousait parfaitement sa silhouette de danseuse. Elle était tout simplement radieuse et il avait l’impression qu’à chaque fois qu’il la voyait, elle devenait de plus en plus belle. Sa gorge était nue et elle ne portait aucun bijou. Elle n’en avait nullement besoin, puisque c’était la simplicité de sa tenue qui la mettait en valeur. Il avait tellement envie de la prendre dans ses bras et se fondre dans son cou. Il n’eut pas le temps de rêvasser plus, qu’elle le ramena tout de suite sur terre.

— Allons prendre nos places de cinéma ! Si on a du temps, on pourra toujours faire une petite partie d’air hockey !

Le jeune homme lui fit un sourire en guise d’approbation, et voilà que le duo se dirigea gentiment vers le cinéma. Ce dernier était gigantesque et donnait l’impression d’être une galerie de centre commerciale tellement il y avait de stands pour la nourriture et pour les jeux. Comme l’avait prédit la fleur, ils avaient encore du temps devant eux, alors pour le faire passer plus vite, ils firent un tour dans la zone des bornes d’arcanes. Ils proposaient tous les types de jeu, à jouer en solo ou en duo, et il y avait même la table d’air hockey de libre. C’était parfait pour briser la glace entre eux et rigoler un bon coup.

— J’espère pour toi que tu as de bons réflexes, je ne voudrais pas gagner trop vite ! provoqua la Joliflor.
— Tu serais surprise, j’en suis certain, répliqua le Givrali, sûr de lui. 

Ils lancèrent une partie et se renvoyèrent le disque en riant. Cela faisait longtemps, aussi bien pour lui que pour elle, qu’ils n’avaient pas joué à ce genre de jeu. Au final, le disque faisait des figures tellement improbables et il y avait des loupés dans les tirs, que peu importe qui gagnait ou qui perdait, ils passaient un super moment.
Bientôt ce fut l’heure de leur séance, pop-corn en main, ils allèrent s’installer à leurs places. Ils avaient choisi une comédie et à chaque scène ils riaient comme des enfants. Le couple était déjà de bonne humeur avec leur petite partie juste avant, mais avec un film pareil, impossible de gâcher cette après-midi !
Le film terminé, ils sortirent de la salle en rigolant encore et se commentant les scènes qu’ils avaient préférées. Ils se rendirent très rapidement compte qu’ils avaient aimé les mêmes scènes, les mêmes personnages et les mêmes petits détails. De quoi les troubler, tout en trouvant la situation amusante.
Elysion, ne souhaitant pas finir son rendez-vous, proposa à Lys d’aller dans un café. Évidemment qu’elle accepta, elle non plus ne voulait pas le quitter aussi vite ! Alors ils entrèrent dans le premier café qu’ils virent, par chance, il y avait un étage tranquille, avec très peu de clients. Ils s’installèrent à côté de la fenêtre où le serveur vint à leur rencontre pour prendre leur commande.

— Oh ! Ça alors ! Vous ressemblez vachement au chanteur d’Elysium ! fit le serveur.
— Ah oui ? C’est drôle, c’est la première fois que j’entends ça ! répondit le Givrali avec humour.

Lys se retint de rire en plaquant ses mains sur sa bouche pour ne pas paraître impolie. Mais c’était bien difficile de rester impassible tant le talent d’acteur faussement surpris d’Elysion. Le serveur prit leur commande et s’en alla, Lys put enfin rire aux éclats :

— Mais non ! Comment c’est possible ?!
— Si tu savais… ça m’arrive très souvent ! Je ne sais pas pourquoi, mais les gens n’arrivent jamais à me reconnaître ?
— Ha ! Ha ! C’est vrai ! Maintenant que tu le dis, même ma cousine a bloqué sur ton nom ! Faut croire que je fais partie des rares personnes à te connaître et reconnaître !

Le Givrali eut un rire gêné et tenta de cacher son visage en te tenant le front. Il était devenu tout rouge et avait une sacrée bouffée de chaleur d’un seul coup, mais il faisait surtout de son mieux pour pas geler instantanément le café. La moindre des paroles venant de cette fille le rendait fou.

— Faut croire… commença-t-il, doucement. Tu me connais depuis longtemps ?
— Depuis tes débuts même ! T’as une belle voix, un beau visage, tes chansons me parlent… Tout ce qu’il faut pour conquérir la lycéenne que j’étais à l’époque !
— Arrête ça, tu vas me faire rougir !
— Je crois que c’est déjà le cas !
— Ne te moque pas !
— Je ne suis pas en mesure de me moquer de toi ! Je suis aussi gênée que toi que de te l’avouer !!

Lys cacha son visage dans ses mains, gigotant des pieds. Combien de fille comme elle avait eu l’occasion de boire un coup avec leur idole ? Sûrement pas beaucoup ! Encore moins de pouvoir le draguer ! Mais la Joliflor reprit son calme et fit un plus tendre sourire à son rendez-vous galant, dont le cœur chavira une nouvelle fois face à ce sourire.

— Je sais que t’as un peu de mal avec le fait que je te considère comme une idole… mais j’dois bien t’avouer que c’est difficile de mettre ça de côté et de te parler normalement.
— Pourtant tu y arrives bien avec Esma, et même avec les autres membres du groupe. Suis-je si spécial à tes yeux ?
— Oui.

Cette fois, c’était le souffle du Givrali qui se coupa. Sa sincérité était si déstabilisante… Que pouvait-elle lui trouver de si particulier ? Il ne se voyait certainement pas comme un héros. 

— Je ne suis qu’un chanteur et un compositeur. Je suis peut-être célèbre, mais ça ne fait pas de moi un surhomme.
— Ce n’est pas pour ta célébrité que je t’apprécie, c’est pour tes chansons. Je te l’ai dit : tes chansons me parlent… Elles m’ont même beaucoup aidé lorsque ça n’allait pas fort dans ma vie. Même si tu me demandais de faire comme si de rien n’était, ça serait impossible pour moi.

Elysion resta silencieux quelques secondes. Il se souvenait des paroles de la petite sœur de Lys. « Je sais à quel point ce chanteur t’a aidé » avait-elle dit, avant de le remercier pour ses chansons. Il n’en était pas sûr, mais il lui semblait que ces filles avaient traversé quelque chose de difficile qu’elles auraient surmonté grâce à sa musique. Était-il dans le vrai ou était-il trop présomptueux de le penser ? Il mourait d’envie d’en savoir plus, pleins de questions lui brûlaient les lèvres, mais il s’abstint, se disant que ce n’était certainement pas le bon moment pour en parler. Il ne voulait pas la brusquer, Lys lui raconterait sa vie lorsqu’elle le voudra, d’elle-même.
Le Givrali lui sourit à son tour :

— Eh bien… je ne te le demanderai pas alors. Je suis navré qu’il te soit arrivé quelque chose de fâcheux, mais très touché que mes textes aient pu, ne serait-ce qu’un peu, alléger tes peines.
— Tu es toujours aussi humble ? demanda-t-elle presque en riant.
— Hein ? Quoi ??? fit-il, affolé.
— Rien ! Je trouve ça très touchant que tu minimises l’impact que tu as eu dans ma vie. Crois-moi, mes peines, tu les as allégées. Tu es un formidable compositeur, ne doutes jamais de ça. Et puis ne te rabaisses pas non plus ! J’te fais des compliments, moi !
— Euh… Désolé ??? 

Lys éclata à nouveau de rire. Ce pauvre Elysion ne savait plus où se mettre entre ces compliments et ces ordres. Sa seule certitude était que cette jeune fille était réellement quelqu’un de bien, qui malgré son admiration pour lui, continuer de l’encourager sincèrement.
Le serveur revint avec leur commande et la conversation devint plus légère. Ils parlèrent de leurs amis, de petites anecdotes drôles, puis finalement de leur passion commune : la musique. Le temps fila si vite, qu’aucun des deux ne remarquèrent que le soleil commençait à tomber. Ni lui, ni elle, n’avait envie de se quitter. Ils avaient envie que ce moment dure encore un peu… Elysion prit finalement son courage à deux mains et proposa à la fleur de venir chez lui. Comme ça ils pourraient poursuivre la conversation et lui montrer des musiques inédites. Lys n’hésita même pas une seule seconde avant de dire oui.