Rendez-Vous


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Misical
Published
4 years, 4 months ago
Updated
4 years, 4 days ago
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Chapter 3
Published 4 years, 4 days ago
1564

Lys, une danseuse et amie de la célèbre chanteuse Esma, a la chance de pouvoir se rapprocher de son idole de toujours : Elysion. Ce dernier n’est pas vraiment indifférent à ses charmes, mais les deux n’osent pas faire un pas vers l’autre. Il faudra bien l’aide de leur entourage pour leur organiser un rendez-vous digne de ce nom.

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Cette nuit


Le duo arriva chez le Givrali sans mal, il n’y eut que pour ouvrir la porte que la fleur ricana car le chanteur n’arrivait pas à entrer la clé correctement dans la serrure. Passé ce moment gênant –surtout pour lui– il la fit entrer et ils s’installèrent au salon. Lys connaissait déjà les lieux, puisqu’elle y avait fait le ménage de fond en comble l’autre jour, mais c’était différent aujourd’hui. Ils n’étaient que tous les deux, et surtout, elle n’était clairement pas ici pour faire le ménage. Voilà qu’elle rougissait comme une idiote sur le canapé, tandis qu’Elysion lui proposait un verre d’eau qu’elle accepta.
Elle devenait de plus en plus nerveuse. Sur le coup, lorsqu’elle avait accepté de venir, elle ne réalisait pas ce que cela pouvait sous-entendre. Évidemment, le chanteur était quelqu’un de correcte et il ne semblait pas l’avoir piégée, mais elle ne pouvait pas non plus s’enlever de la tête qu’elle était actuellement seule avec lui, dans sa maison, à la tombée de la nuit.
Heureusement pour elle, le Givrali n’avait absolument pas remarqué sa gêne, parce qu’il lui présenta spontanément un album photo résumant sa carrière, comme il le lui avait promis. Elle retrouva lentement son calme, appréciant sincèrement chaque anecdote qu’il pouvait lui raconter sur chacune des photos qu’il lui montrait.
Il avait tant de chose à raconter, de personnes à présenter, eux et leur histoire, leurs rencontres… De bons comme de mauvais souvenirs, et en l’écoutant, elle avait l’impression de vivre ce qu’il lui confiait.
Il se pencha sur l’album, frôlant l’épaule de la fleur avec la sienne. Maintenant qu’il y songeait, il était bien proche d’elle. Elle riait à ses histoires, faisait preuve de compassion parfois, puis le regardait si intensément dans les yeux. Comment ne pas succomber à son charme ? Surtout qu’ici, il était en terrain connu, il était chez lui.
Le Givrali ravala sa salive, se rendant enfin compte de la situation : ils étaient tous les deux seuls, chez lui, à la nuit tombante. Même si à l’origine, il n’avait aucune intention particulière, si ce n’était qu’il voulait passer du temps avec elle, il se sentit subitement tendu. Franchement, il aurait dû le voir bien avant que ce n’était pas si innocent d’inviter une fille chez soi le soir. Le renard de glace reprit la conversation, un peu plus fébrile qu’au début, et il eut l’impression de remarquer que la fleur devenait un peu plus tendue elle aussi. Avait-elle compris la même chose que lui ? Pensait-elle la même chose ? Pire, songeait-elle qu’il avait des plans moins innocents qu’une simple conversation ? Pas que l’idée ne lui déplaise, mais il ne voulait surtout pas gêner la jeune fille, ni lui forcer la main, ni profiter de sa notoriété, ni quoi que ce soit d’autre.
Le jeune homme commençait à transpirer et à bégayer un peu. Difficile de raconter des anecdotes alors qu’on pensait à tout autre chose, et difficile de rester concentrer alors qu’il effleurait l’épaule de son crush avec la sienne. S’il se le permettait, cela fait bien un moment qu’il l’aurait prise dans ses bras.
D’un seul coup, Lys posa sa main sur celle d’Elysion. Ce dernier eut un léger sursaut et releva la tête vers elle, confus.

— Tout va bien ? demanda-t-elle.
— Hein… ?
— Tu as l’air d’aller mal et… je t’avoue qu’il fait un peu froid, là.

Le jeune homme écarquilla les yeux et se gifla mentalement. Il n’y avait pas Andrea avec eux pour lui donner un coup de coude dans le dos pour lui signaler d’arrêter sa clim émotionnelle.

— Pardon, c’est juste que… euhm… En fait… Je… je vais te chercher un plaid, ne bouge pas.

Il se leva d’un bon, abandonnant la fleur sur son canapé en se disant qu’il aurait pu profiter de la situation pour lui dire quelque chose de plus honnête au lieu de fuir comme il venait de le faire.
De son côté, Lys soupira de soulagement. Elle était devenue toute rouge et son cœur battait si vite ! Elle ne saurait l’expliquer, mais c’était devenu tendu entre eux. Surtout qu’en le voyant bégayer, les paroles de Maleen lui revenaient en tête. Il craquait pour elle, elle en avait la confirmation. Et elle ressentait la même chose pour lui. Peut-être devrait-elle tenter quelque chose d’un peu plus intime ? Vu qu’il avait quelques scrupules à faire le premier pas parce qu’elle était une fan, c’était à elle de le faire ! Il fallait qu’elle soit subtile…
Elysion revint avec un plaid, comme promis, et le déposa sur les épaules de la Joliflor. Le temps qu’il se rassoit, elle s’enroula entièrement dedans et glissa jusqu’à se blottir contre lui. Elle ne justifia rien et il ne demanda pas plus d’explication non plus. Lui qu’il la voulait tant dans ses bras, elle venait d’elle-même. Le Givrali se permit de passer un bras derrière son dos pour la maintenir contre lui.
Ils étaient tous les deux plus rouge que les fleurs de Pivoine, mais cette fois, le silence n’était pas pesant. Lys reprit l’album photo pour encourager le chanteur à reprendre ses anecdotes, tandis qu’elle posa sa tête contre son épaule. Étrangement, le jeune homme n’était plus décontenancé, il était même plutôt détendu. Jamais il n’aurait cru pouvoir s’installer avec elle sur son canapé comme ils le faisaient actuellement, mais il se sentait bien.
Il termina la dernière anecdote sur la dernière photo. La fleur reposa l’album sur la table basse et se tourna vers le chanteur pour rebondir sur une de ses histoires :

— Je savais que tu étais du genre maladroit, mais de là à ce que la presse te colle une image de mec hautain, j’en rigole encore !
— J’ai pas fait exprès, les plateaux télé, ça me stress beaucoup trop !
— Et ça se comprends ! J’ai toujours eu l’impression que les journalistes veulent piéger leur invité avec leurs questions !
— Surtout avec le précédent label où il fallait coller à l’image qu’ils voulaient nous donner aussi…
— Hum oui… ça n’a pas dû être une période facile... dit Lys en détournant la tête. Mais c’est fini maintenant ! reprit-elle, plus enjouée. Vous vous êtes sorti de cette galère et maintenant vous êtes bien plus libre. D’ailleurs, est-ce que votre manager a réussi à vous alléger votre boulot ?
— Oui, elle fait du très bon travail. Ça nous enlève vraiment une épine du pied.
— Et est-ce qu’elle est toujours aussi agitée face à Andrea ?
— Oh ça oui !

Les deux jeunes gens se mirent à rire de bon cœur. Lys en profita pour se rapprocher un peu plus de son visage et ajouta de façon un peu plus taquine :

— Moi aussi, je suis agitée face à toi.

Cette fois, Elysion n’eut pas de mouvement de recul, ni de vent glacial qui s’échappa de lui. Le renard ne lui fit qu’un demi-sourire amusé. Il voyait très bien où elle voulait le conduire, et il ne s’en plaignait pas, puisque c’était ce qu’il souhaitait aussi. Il pencha légèrement son visage vers le sien, tandis qu’elle leva le menton pour l’embrasser.

C’était doux et tendre à la fois. Mais passait les premières secondes, elle s’agrippa à son col tandis qu’il glissa ses mains dans ses cheveux pour lui tenir l’arrière de la tête. Ça faisait longtemps qu’il avait envie de l’embrasser de cette façon. C’était plus que passionné et langoureux, c’était à en couper le souffle. Il décrocha de ses lèvres uniquement pour s’attaquer à sa gorge, parce qu’ici aussi, il avait follement envie de l’embrasser, ou même, d’y laisser sa marque. La Joliflor sentit tout son corps se contracter face à autant de fougue. Même si elle en brûlait d’envie, elle ne se sentait pas aussi prête qu’elle aurait pu le croire. Le renard releva les yeux pour croiser les siens, incertain de pouvoir continuer. Elle lui sembla tout à coup fébrile.
Lys avait le visage entièrement rouge et elle se réfugia contre le torse de son idole. Il eut envie de lui demander si les choses allaient trop vite pour elle, mais il sentit tout à coup qu’elle lui mordilla le cou. Un immense frisson lui remonta le long de la colonne vertébrale, et il la serra contre lui. Elysion lui chuchota quelques mots à l’oreille et elle l’embrassa pour réponse.
Cette nuit, ils la partageraient ensemble. Cette nuit sera la leur.

Et au lendemain, ils se réveilleraient côte à côte.